Ils ont peur de poursuivre l’opération sans au préalable bénéficier d’une protection policière. Les équipes de bénévoles commis à la distribution des bons alimentaires dans les quartiers des quatre communes du grand Libreville subissent jours après jour des menaces et des actes d’intimidation de la part des populations. Une réaction à la vérité consécutive au cafouillage constaté autour de cette opération.
Pour preuve, le jeudi dernier, les équipes de distribution des bons alimentaires ont été chassées dans les quartiers Avéa et Nkembo, les habitants du deuxième arrondissement leur ont reproché de pratiquer une sorte de discrimination dans la mise en œuvre de l’opération. « Ils donnent les bons alimentaires dans une maison, sautent par la suite trois ou quatre maisons pour aller donner à une autre maison. Nous n’acceptons pas cela… » témoigne un habitant de Nkembo.
Très fortement critiquée, sommée de s’expliquer sur ce désordre, Prisca Nlend Koho, la ministre des Solidarités sociales, va commettre son conseiller en communication, le journaliste, Tony Engouma, pour des éclaircissements. Une communication aux allures d’aveu d’échec, puisque le porte voix de Koho va relever que les opérations de distribution de l’aide alimentaire se sont heurtées à plusieurs difficultés.
Entre autres ; la mobilité réduite des équipes par le manque de laisser passer et les moyens de transports, le nombre limité de bons à distribuer, le niveau d’approvisionnement de la banque en quantité suffisante pour constituer des kits, les stocks limites de kits de protection pour les équipes sur le terrain (gel, gants, masques) et l’insécurité des équipes menacées par les bénéficiaires.
Des difficultés qui viennent mettre en évidence le niveau d’impréparation du gouvernement dans le lancement de cette opération. Pourquoi avoir décidé d’un confinement total des populations sans s’être assuré au préalable de la disponibilité des moyens ? Pire à travers cette communication, Prisca Koho vient de reconnaître que de manière volontaire, le gouvernement a mis en danger la vie des équipes qui ne bénéficient pas en quantité suffisante des moyens de protection contre la pandémie. En plus de livrer ces derniers à la colère des populations puisqu’elle savait très bien que les bons alimentaires à distribuer étaient largement insuffisants. En matière d’incompétence, on ne fait pas mieux.
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