Le procès du coup d’état manqué du 07 janvier 2019 prend une autre tournure. Lors de la deuxième journée d’audience, le lundi 21 juin dernier, le Lieutenant Kelly Ondo Obiang a fait des révélations graves quant aux raisons profondes de son action. Sans fioritures, l’officier de la garde républicaine a affirmé à la barre que le Directeur des services de renseignements, Frédéric Bongo, était devenu tout-puissant et qu’il voulait prendre le pouvoir à la suite de l’Accident vasculaire cérébral (AVC) d’Ali Bongo. « J'ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque », a-t-il lancé.
Conséquence, Me Jean Paul Moumbembé avocat de Kelly Ondo Obiang et ses hommes, a saisi immédiatement la balle au bond, pour demander au juge la comparution de l’ancien directeur des renseignements de la présidence de la République, révèle le journal l’Union dans sa livraison de ce jeudi 24 juin. Frédéric Bongo, poursuit l’avocat en reprenant les propos de son client, était au cœur d’un coup d’Etat contre le chef suprême des armées.
Me Moumbembe souligne en outre ; « mes clients sont des soldats de la garde d’honneur rapprochée. Nous faisons confiance au président du Conseil supérieur de la magistrature afin qu’il intervienne pour que ce procès soit loyal, impartial, objectif et neutre. Nous voulons le voir (Fréderic Bongo Ndlr) à la barre ». Si à ce jour, le juge n’a pas encore autorisé cette requête, dans l’opinion publique plusieurs voix s’élèvent pour en appeler à l’impartialité de la justice dans une affaire où les proches du président de la République sont cités.
La même opinion attend aussi de savoir si l’ancien procureur de la République, Olivier Nzaou sera appelé à comparaître. D’autant que Kelly Ondo Obiang a révélé lors de son instruction à la barre qu’après avoir été longtemps torturé par le directeur des services de renseignements le procureur de la République, Olivier Nzaou, avait fait irruption dans la salle où il était détenu. « Il a dit aux gars que le monde entier sait qu’il a été arrêté vivant. C’est à ce moment que j’ai été conduit au B2. »
(Affaire à suivre)
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires