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Assassinat d'un militaire gabonais en Guinée-Equatoriale en 2011 : « Cela fait 11 ans que nous réclamons la manifestation de la vérité et la restitution du corps de notre fils…»

IMG Le corps de Thomas Allou Mbela n'a jamais été retrouvé.

 

Par |Wilfrid Kombe Nziengui

 

Le 08 novembre 2022 marquait le onzième anniversaire de la disparition, en Guinée-Equatoriale, de l'Adjudant-chef major Thomas Allou Mbela, militaire en service à Oyem, le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem.

A l'occasion de ce triste anniversaire, les enfants, veuves, oncles, tantes et neveu du défunt ont observé un sit-in à la représentation diplomatique de la Guinée-Equatoriale basée à Libreville et à Oyem. Les sit-in observés simultanément à Libreville et à Oyem ont vu la descente musclée des agents des Forces de l'ordre qui ont, tout de suite, empêché la poursuite du mouvement pacifique, dont l'objectif portait uniquement sur le souhait pour les parents d'attirer l'attention des plus hautes autorités des deux pays.

 

A Libreville, la famille a pu faire une déclaration pour demander à nouveau que leur soit restitué le corps du militaire Thomas Allou Mbela en plus d’explications sur les conditions de cette tragédie.

 

Sur les circonstances du crime, les parents disent être confus. Ils sont baladés comme s'il y avait une volonté pour les deux pays de cacher quelque chose dans ce dossier. « Nous ne détenons aucune information officielle sur les circonstances de la disparition de notre père. Jusqu'à présent, nous ne savons pas si réellement le corps de notre père a été retrouvé ou pas. Nous réclamons la manifestation de la vérité et la restitution du corps », a indiqué le fils aîné de l'Adjudant-chef major.

 

Les faits

 

Le dimanche 06 novembre 2011, Thomas Allou Mbela, en service à Oyem, profite d'une permission de sa hiérarchie pour se rendre au village Ebeng en Guinée-Equatoriale, pour assister aux obsèques de sa nièce décédée quelques jours plus tôt. Après l'enterrement de la dépouille, le lendemain, donc le lundi 07 novembre de la même année, le militaire devrait regagner Oyem pour reprendre le service. Mais sauf que l'Adjudant-chef major ne va pas effectuer le voyage comme prévu. Il va, curieusement, disparaître du village Ebeng. Sa famille, restée à Oyem, sera sans nouvelles de lui une semaine durant. Chose curieuse, dans la mesure où ce n'était pas dans les habitudes du militaire de garder le silence des jours durant.

 

Redoutant qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, les proches du sous-officier tenteront d'en savoir plus. Il décide alors de convoquer une réunion à la suite de laquelle sera composée une délégation qui se rendra sur place en Guinée-Equatoriale. Là-bas, ils apprendront avec effroi la disparition de leur proche sans aucun détail. De retour à Oyem, les autorités militaires et civiles sont saisies de l'affaire, le 22 novembre de la même année. La nouvelle va ainsi faire le tour de la ville. Les populations, choquées, tenteront en vain d'en savoir plus. Mais la pression, exercée par ces derniers, conduira les autorités administratives, en tête desquelles le Gouverneur de la province du Woleu-Ntem de l'époque, Jean Gustave Meviame M'Obiang, à tenir une réunion avec son homologue équato-guinéen et quelques membres représentant la famille du défunt.

 

Au cours de cette réunion, la délégation gabonaise sera informée de l'assassinat dans des conditions effroyables du militaire. On dirait même que le corps avait été criblé de balles. Un complément d'informations indiquait que le dossier aurait été transféré à la juridiction de la ville de Bata, où les présumés assassins du militaire auraient été transférés. Selon d'autres sources, les présumés assassins seraient des militaires équato-guinéens.

 

Réaction du gouvernement gabonais

 

Quelques jours après, les choses vont se préciser au pays. Dans un communiqué paru dans le quotidien gouvernemental l'Union du 07 décembre 2011, numéro 10799, le gouvernement gabonais annonce prendre acte de la situation. Le communiqué va également solliciter la patience et le calme des parents du défunt jusqu'au rendu des conclusions de l'enquête. Sauf que plusieurs mois, plus tard, aucune ligne ne va bouger. Mais un peu plus tard, les parents de Thomas Allou Mbela apprendront via un autre communiqué de la mise en place d’une commission bipartite (Gabon/Guinée-Equatoriale). Laquelle commission a pour objectif de suivre le traitement  du dossier au tribunal de Mongomo. En dépit de la mise en place de cette commission, la famille du disparu n’aura  toujours pas la dépouille de leur fils.

 

Acte de décès sans corps signé par l’administration gabonaise

 

Depuis onze ans, des zones d'ombre entourent cette affaire. Plusieurs questions n'ont jamais trouvé de réponses. Pire, sans en avoir eu le corps de leur père, les enfants du défunt disent détenir un simple acte de décès établi à Oyem et signé des autorités oyemoises, donc gabonaises. Curieux, pour un décès qui s'est déroulé dans un autre pays. Pourquoi avoir établi cet acte de décès au Gabon, alors qu'aucun parent du défunt n'atteste avoir vu la dépouille ? S'il est vrai que le corps a été inhumé, pourquoi l'avoir fait sans la présence des parents. Mieux, pourquoi n'avoir

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