La session criminelle qui avait débuté le 22 février 2021 et qui doit prendre fin en principe le 08 Avril, avait déjà examiné et jugé plusieurs affaires.
Contre toute attente, le jeudi 4 Mars dernier, le Conseil de l' Ordre des avocats a décidé de suspendre leur participation aux audiences de ladite session ,suite à l' interdiction du Ministre de l' Intérieur et du Parquet General d' exposer la dépouille de Me Fabien Mèré au palais de justice de Libreville ,décédé le 27 janvier à Paris.
Après plusieurs négociations entre le conseil de l’ordre et les autorités, un modus vivendi a été trouvé et à la Maison de l' Avovat, Me Fabian Méré a finalement eu droit aux hommages dignes, à la dimension du Grand Défenseur des Libertés et des opprimés qu'il était de la part de ses confrères avocats et tous les épris du respect de la dignité humaine.
Mais malheureusement, on constate que quelques jours après les hommages, les audiences de la session criminelle n'ont toujours pas repris, car selon la note du Conseil de l’Ordre des avocats, ils sont en deuil et durant toute cette période de deuil, ils ne vont pas prendre part à la session criminelle.
Ladite note a omis de préciser la date de la fin du deuil...
Car, il est inutile de rappeler que les personnes qui sont jugées ne sont ni magistrats ni membres du gouvernement, mais des citoyens lambdas qui ont déjà passé 8ans voire 12 ans de détention préventive comme l'atteste le rôle des audiences de cette session criminelle.
Un détenu qui a déjà passé 10 ans sans être jugé, en violation flagrante des délais légaux de la détention préventive et qui est notifié qu'il serait jugé le 11 Mars, puis le 11 mars , ce dernier apprend qu' il ne pourrait plus être jugé parce que les avocats boycottent les audiences. Quel serait l" état d’esprit de cette personne ? Est-ce une manière de tuer définitivement son brin d’espoir d’être jugé et peut être de recouvrir la liberté ? Qui répare ce préjudice psychologique ?
N'oublions pas que l’avocat prête serment dans les termes suivants : « Je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
SOS Prisonniers Gabon, exhorte donc le Conseil de l’Ordre à lever cette suspension et de regagner le prétoire de la session criminelle, au nom de la dignité, au nom de l’humanité...
ENGAGEONS NOUS POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS EN MILIEU CARCÉRAL.
SOS Prisonniers Gabon.
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