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Campagne pour la libération de Yeo Shifowa : Qui est-il réellement ?

IMG Les voix s'élèvent pour exiger la libération de Yeo.

A la fin de ce mois d’août cela fera quatre ans que l’informaticien ivoirien est détenu dans les geôles de la prison centrale de Libreville. En Côte d’Ivoire des voix s’élèvent pour exiger sa libération et son rapatriement.

 

Il est depuis quatre longues années enfermé dans les geôles de la prison centrale de Libreville. Arrêté au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2016. Yeo Shifowa est accusé par le régime de Libreville d’actes de « falsification des résultats » et « troubles à l’ordre public ».  Des accusations battues en brèche par les membres de l’opposition proches de Jean Ping, lesquels rappellent que le jeune informaticien ivoirien est arrivé au Gabon dans le cadre d’une prestation de service qui consistait à la compilation des résultats dans l’équipe de campagne de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine. Sans plus.  

 

Le prolongement de sa détention, en violation de toutes les règles de droit, suscite désormais en Côte d’Ivoire, son pays d’origine, des réactions. Ces dernières semaines, les acteurs de la société civile, les proches Yeo et les membres de sa famille exigent à travers une  vaste  campagne la libération sans condition de l’informaticien.

 

 

Portrait de Yeo Shifowa

 

 

Yeo a trente-cinq ans (en 2016) des rêves plein la tête. Il habite Abidjan, capitale économique ivoirienne, au cœur de Cocody, la commune résidentielle des classes moyennes et supérieures. Nous sommes en 2016. Il travaille pour une société de services en ingénierie informatique en tant que Chef de Projet adjoint. Il est heureux, se sent sûr de sa réussite et de son parcours, lui le petit gars de Korhogo.

 

Parce qu’avant d’être ici, il y a eu le nord de la Côte d’Ivoire, d’où il est originaire. Le Korhogo des années 90 n’est pas celui d’aujourd’hui. A l’époque, cette ville des vélos et des routes de terre battue offre peu de perspectives aux jeunes sénoufos et aux ressortissants des pays voisins qui s’y pressent. Rares sont ceux qui poursuivent leur scolarité au-delà des classes primaire ; Abidjan, qui possède la plus importante université du pays, se situant à plus de cinq cent soixante kilomètres. La cité lagunaire semble trop loin pour les espoirs locaux.

 

Or Yéo fait partie de ces jeunes studieux et il va progressivement se révéler bon élève. Troisième d’une famille de six enfants, son père, instituteur, lui inculque ce goût pour l’instruction scolaire. Au sein de sa fratrie, il apprend le partage et l’humilité. Rien d’exceptionnel donc. Il est un enfant comme les autres, mais qui obtient 20/20 en mathématiques au BEPC et au Baccalauréat série C (scientifique/mathématiques) en première session.

 

Tout semble lui sourire. Après un passage de quelques années à Man, l’ouest montagneux, pour obtenir un BTS en électrotechnique, il arrive enfin dans la cité promise où il est permis de croire en ses capacités plus qu’ailleurs dans le pays, Abidjan. Il est vrai que la ville a perdu ses splendeurs d’antan compte tenu de la crise qui l’agite alors, mais Yéo reste à distance de ces débats. Sa passion : les chiffres, la collecte de données, leur compilation sous tableur Excel… A l’école Pigier, il poursuit un cursus d’ingénieur en informatique et se spécialise en administration système et réseaux, administration base de données et reporting. A la suite, en 2013, il est employé en tant qu’ingénieur système et responsable de plateforme pour la société JFR Systems. Plus tard il y devient Chef de Projet adjoint.

 

Il traite principalement des données issues du champ de l’éducation mais son employeur travaille également à la collecte et à la compilation des résultats des élections et offre ses services au Congo Brazzaville et en Guinée par exemple. Yéo participe à ces missions. Mettre ses compétences au service du temps présent, participer à l’urgence d’un processus attendu de tous, en être un maillon nécessaire. Yéo aime ces expériences et entend les multiplier.

 

Alors, lorsque courant 2016, le jeune entrepreneur en informatique Jean-Marc Zoé l’approche pour travailler pour les élections présidentielles gabonaises, Yéo n’hésite pas et se décide à voler de ses propres ailes. Dès lors, il accompagne le candidat Jean Ping et est en charge de la collecte et de la compilation des résultats de bureaux de vote. Il s’embarque mi-août 2016 pour Libreville. La suite de l’affaire est connue de tous.

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