Même si ses proches avaient, il y quelques mois, réitéré le soutien de René Ndemezo’o Obiang au président de la République, Ali Bongo Ondimba, force est de constater qu’il y a bel et bien de l’eau dans le gaz entre les deux personnalités politiques. Après les rumeurs d’ un possible retour de l’actuel président du Conseil économique social et environnemental (CESE) dans l’opposition, le régime avait sorti l’artillerie lourde en faisant fuiter dans la presse et les réseaux sociaux la lettre envoyée par René à Ali dans laquelle il sollicitait le poste de vice-président de la République. Tout le monde avait vite compris que cette manœuvre visait, pour le palais, à jeter le discrédit sur Ndemezo’o en le présentant dans l’opinion comme un « vulgaire opportuniste » qui n’est porté que par les intérêts de son « ventre ».
Cette première passe d’armes à peine terminée, René se faisait à nouveau hara kiri lors des nominations des membres du gouvernement et les membres du Haut commissariat de la République. Aucun de ses hommes ou ses proches n’ont intégré les sphères de décisions. Pire, Ali Bongo va élever au poste de ministre de l’Agriculture, Charles Mve Ella. L’adversaire politique de Ndemezo’o est promu aussi bien au gouvernement qu’au sein du Parti démocratique gabonais où il occupe désormais la fonction de membre du comité permanent du bureau politique pour le compte de la province du Woleu-Ntem. Un poste qui fait de ce dernier le patron politique de la province aux côtés de Guy Patrick Obiang (actuel ministre de la Santé).
Comble de l’humiliation, Patrick Eyogho Edzan (ancien cadre de Démocratie Nouvelle) va être promu Secrétaire général adjoint 5, chargé des relations avec les partenaires politiques sans que René ne soit ni consulté ni associé. La nomination de cet ancien ministre de l’Energie au Secrétariat général serait, d’après plusieurs sources, la conséquence de sa relation directe avec le Palais.
La mise à l’écart progressive du cercle du pouvoir de Ndemezo’o n’est pas pour déplaire aux Pédégistes du département du Ntem. Lesquels n’ont jamais caché leur frustration et agacement de voir cet ancien proche de Jean Ping revenir au sein du parti qu’il a trahi sans états d’âme.
Le désamour entre René et Ali explique-t-il l’absence remarquée du premier cité à la célébration du 12 mars en différé à Bitam ?
Sûrement ! Même si les proches du président du CESE pourront toujours prétendre le contraire en mettant en avant une indisponibilité pour des raisons familiales ou de santé. Du reste, les militants de base du parti au pouvoir ont pu constater que René était absent alors David Ella Mitsa, Pastor Ngoua N’neme, Charles Mve Ella, Jessy Ella Ekogha, Patrick Eyogho Edzang avaient tous effectué le déplacement de Libreville. Maintenant reste à savoir si René va continuer à avaler les couleuvres sans réagir.
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