Il faudra désormais avoir résidé pendant six mois sans discontinuer sur le territoire national, durant les deux dernières années avant l'élection, pour prétendre à la magistrature suprême. La territorialité ainsi indiquée se rapporte également aux gabonais en poste dans les missions diplomatiques et dans les organisations internationales dont le Gabon est membre. Voilà entre autres, les nouvelles dispositions prises par le Conseil des ministres du 13 septembre dernier qui déterminent les conditions d’éligibilité du président de la République au Gabon.
Comme il fallait s’y attendre ces dispositions ont provoqué une levée de boucliers au sein de la société civile libre et dans l’opposition. Plusieurs acteurs estiment que ces projets d’ordonnance sont discriminatoires à l’endroit des compatriotes résidants à l’étranger et ceux occupant des postes de responsabilité dans les missions diplomatiques. Étienne Francky Meba Ondo, acteur de la société civile, y voit une atteinte aux droits civils et politiques des compatriotes de notre Diaspora. « Une manière déloyale d'écarter de potentiels adversaires », poursuit-il.
D’autant que très vite dans l’opinion, l’on soupçonne le pouvoir de Libreville de vouloir à tout prix empêcher la candidature de certaines personnalités politiques tombées en disgrâce et récemment envoyées à l’extérieur du pays, à l’exemple de Frederic Bongo, Jean Luc Amvame ou le colonel Arsène Amvahou.
Ces textes écartent en outre de la prochaine élection, les anciens barons du régime en exil depuis 2016 ; Alfred Nguia Banda, Séraphin Moundounga, Charles Mba, Alfred Mabika, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou ou encore Omar Denis Junior Bongo. Le dernier cité, par ailleurs frère cadet d’Ali Bongo, risque en outre d’être frappé par l’autre disposition relative aux Gabonais ayant une autre nationalité et ayant exercé des responsabilités politiques ou administratives dans un autre Etat. Autant dire qu’avec ces mesures, le régime de Libreville vient de verrouiller la prochaine élection présidentielle. A moins que…
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