IMG-LOGO
Accueil Article Congrès de l’UN : Il ne manque plus que la date
Politique

Congrès de l’UN : Il ne manque plus que la date

IMG L'Union nationale, bientôt la désignation du nouveau président.

Sans tambour, ni trompette et en parfaite immersion, le directoire de l’Union nationale, l’un des principaux partis de l’Opposition au Gabon, a continué à préparer son prochain congrès. L’enjeu de remplacement de ses instances dirigeantes ainsi que des hommes qui les occupaient et dont les mandats sont arrivés à expiration est si grand qu’il cristallise tant d’intérêts et de passions. De la sorte, il a mieux valu avancer discrètement et éviter de tout déballer en public. Le point d’orgue a été atteint par les assemblées générales des coordinations, les bases locales, qui ont eu lieu, il y a une semaine, sur toute l’étendue du territoire et dont la crainte et les prédictions qu’elles se terminent en pugilat ont été déjouées et démenties.

 

A quatre exceptions près sur la base d’une soixantaine de réunions, les militants ont infligé une nouvelle leçon de démocratie au pays et à leurs détracteurs. En fonction des quotas de participation qui leur ont été communiqués par le Bureau du Congrès, ils se sont non seulement réunis dans leur cadre de vie, mais encore et surtout ils ont tranquillement et calmement choisi qui des leurs va les représenter à ce congrès dont le seul ordre du jour est connu depuis décembre 2020 : l’élection du Président, des Vice-présidents, du Secrétaire exécutif et de ses adjoints. En un mot, de l’équipe qui va présider aux destinées du Parti pendant les quatre prochaines années.

 

Quatre coordinations ont faussé le jeu démocratique

 

Un bémol dans cette ambiance générale de compréhension et de convivialité : quatre coordinations ont faussé le jeu démocratique. Lambaréné, le fief de Paul-Marie Gondjout qui brigue la présidence du parti. La coordination communale complètement acquise à sa cause a refusé d’appliquer la feuille de route d’organisation des assemblées générales édictée à l’adresse des coordinations par le Président du congrès. Là-bas, pas de réunion de tous les militants, pas de concertation non plus. On a décidé derechef de reconduire la liste des présents aux assises de décembre 2020 dont on sait pourtant qu’elle a été illégalement gonflée. On en a simplement extirpé les militants dont on sait ou suppose qu’ils ne soutiennent pas la candidature de Paul-Marie Gondjout. Il n’y a aucune chance que cette liste soit validée à la prochaine étape de contrôle. Tout comme pourrait ne pas être validée, et, pratiquement, pour les mêmes raisons, la liste du quatrième arrondissement de la commune de Libreville. Là, un semblant de réunion a eu lieu. Mais le tri dictatorial à la « qui boude bouge » du coordinateur a été effectué pour écarter les militants reconnus comme favorables à Paulette Missambo, elle aussi candidate à la présidence du Parti. C’était plus simple pour lui de refuser de les mettre sur la liste. Le cas le plus risible vient d’Oyem. En assemblée générale, les militants ont décidé de ne pas déléguer les absents et ceux qui ont quitté le Parti, en le vilipendant pour rejoindre Démocratie Nouvelle, mais qui, n’y trouvant plus leur compte, sont revenus en cachette, en espérant occuper des postes de responsabilité. Ce modus vivendi a eu la dramatique conséquence de fermer toute participation à deux candidats de la liste de Gondjout.

 

Devant cet état de fait, le coordinateur communal, lui-même un pro-Gondjout, a cru pouvoir rectifier le tir tout seul, après que le procès-verbal de la rencontre eut été signé, et dans le dos des participants. Il a retiré six noms de la liste issue de la réunion pour les remplacer par ceux qu’il reconnaît comme des soutiens de son candidat dont des militants absents. Rien à voir avec le ridicule forcing tenté par Firmin Ollo Obiang dans le deuxième arrondissement de Libreville. Candidat lui aussi sur la liste de Gondjout, il a exigé que ses accompagnateurs, déjà inscrits sur la liste du congrès de décembre dernier, qui n’étaient pas membres du parti et n’avaient même jamais rempli de fiche d’adhésion, soient enregistrés. Ce que, bien évidemment, l’ensemble des militants présents a refusé. Sa détermination à imposer cette forfaiture l’a amené jusqu’à froisser le procès-verbal de la réunion, tout cherchant à tout prix l’incident. Malheureusement, pour lui, il n’a pas trouvé preneur à la bagarre qu’il avait programmée. Quoi qu’il en soit, une réunion d’harmonisation et de validation des listes est prévue pour se tenir dans les prochains jours. C’est elle qui décidera des assemblées générales à reprendre les listes et les valider ensuite.

 

Tout est donc désormais en place

Rendus à ce point de la préparation de ce congrès, les militants se rendent compte et mesurent mieux l’efficacité et la volonté d’avancer de l’équipe de Paulette Missambo. Toutes les retouches nécessaires, pour que le congrès se tienne dans la sérénité avec des conclusions qui soient acceptées par tous viennent d’elle. C’est elle qui a démontré que la liste qui a servi au congrès de décembre 2020 n’était pas acceptable avec plus de 200 badauds enregistrés comme congressistes et des manipulations internes faussant les quotas et les équilibres démographiques. La liste a été refaite.

 

C’est elle qui a exigé, conformément aux statuts, que les militants, qui se connaissent et se côtoient tous les jours, choisissent eux-mêmes leurs délégués en fonction de leur militantisme et de leur implication dans la vie du Parti, plutôt que laisser les coordinateurs les désigner comme par le passé. Les assemblées générales ont été organisées. La preuve que c’est dans ce groupe qu’on a conservé l’âme et les valeurs de l’Union nationale.

 

Tout est donc désormais en place, pour que le congrès se tienne. Il ne reste plus au président Raphaël Bandega Lendoye qu’à régler les derniers petits détails et à fixer une date qui tienne compte du seul écueil actuel : les restrictions imposées par la gestion de la pandémie de la Covid-19. En attendant, les actions de terrain des candidats se poursuivent. Paul-Marie Gondjout est attendu cette semaine à Oyem dans le Woleu-Ntem, pour vendre sa vision du parti aux congressistes qu’il doit rencontrer. La semaine dernière, c’est l’équipe de campagne de Paulette Missambo qui était à Lambaréné où il a été interdit aux militants du Parti d’aller la rencontrer. L’information a été livrée par des resquilleurs, qui, au nom de la démocratie et de l’unité du parti, ont bravé l’interdiction et assisté à la causerie qu’elle a organisée.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires