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Congrès de l’Union Nationale : Pourquoi ça bloque !

IMG Le congrès de l'Union Nationale a été une nouvelle fois reporté.

Le congrès de l’Union Nationale qui devait désigner le successeur de Zacharie Myboto à la présidence du parti n’a plus pu avoir lieu le 6 mars dernier comme annoncé.

 

 

Le président du Bureau du Congrès qui avait la charge de mener ses préparatifs à bon terme a tiré cette conclusion quatre jours avant l’échéance et l’a fait savoir par sms aux militants et aux candidats aux postes électifs à la direction du parti. "En l’état actuel de sa préparation et en raison des contraintes sanitaires, le Congrès de l’Union Nationale ne peut plus avoir lieu comme projeté le 06 mars 2021. Le Bureau du Congrès fera connaître en temps opportun la nouvelle date de sa tenue". L’aveu d’échec est admirable de franchise. Même si la tentative de le diluer dans la situation sanitaire exceptionnelle que traverse le pays à travers les mesures de restriction prises par le gouvernement est plus que fallacieuse.

 

Il était évident depuis trois mois que se préparait ce congrès qu’on ne pouvait aboutir qu’à ce résultat.

 

Il était certain que les manœuvres de prise en otage du parti orchestrées par Zacharie Myboto avec la complicité d’un président du Bureau du Congrès tout acquis à sa cause, ne pouvaient conduire ce regroupement de militants censé débloquer une situation de grave crise que vers cette impasse. Lui, Myboto qui s’est fixé pour objectif unique et ne s’en cache même plus, de faire élire son gendre à la tête du parti. Et ce n’est que peu de le dire…

 

"Et tout y passe. Soit il foule au pied les statuts du parti, soit il invente des pratiques en matière de congrès pour faire accepter des incongruités, soit encore il fait user de la calomnie et de l’injure pour discréditer la candidature adverse", nous confie un militant dépité rencontré au quartier général de campagne de Paulette Missambo. Il nous rappelle en effet ces adieux émouvants de Zacharie Myboto le soir du 7 décembre 2020, quand estimant avoir tout donné à l’Union Nationale et au pays, il annonçait se retirer de la vie politique. Une mise en scène qui ne traduisait que peu son désir caché de rester dans l’ombre et jouer les marionnettistes d’une scène dont son gendre ne serait que l’épouvantail. "Avec la complicité active du président du Bureau du Congrès, il a fait courir deux idées fausses. L’une étant que lui démissionnaire, tout le directoire qui officiait avec lui devait obligatoirement arrêter d’exercer". Comme si sa démission personnelle entraînait automatiquement celle des autres membres, les vice-présidents et le Secrétaire Exécutif.

 

Comme si lui seul peut se permettre d’hiberner à sa guise pendant trois longs mois, se réveiller quand il le souhaite en se réclamant président d’une organisation de laquelle il a publiquement démissionné, et crânement donner l'ordre aux autres membres du directoire qui ne sont pas ses employés de s’en aller. "Ce qui est totalement absurde dans un parti qui a deux têtes pour fonctionner à savoir le Secrétaire Exécutif qui en a la gestion politique et dont les compétences et attributions avaient été taillées pour André Mba Obame, et le président qui n’a que des fonctions de représentation sans qu’il ne soit au-dessus de l’autre tête. Et Myboto le sait !", dégaine un cadre du parti.

 

Ces entraves volontaires et hors la loi ont simplement pour but de maintenir la candidature de Paul Marie Gondjout dont il sait "qu’elle ne tiendrait jamais ni devant un Secrétaire Exécutif qui doit l’examiner, ni devant un Bureau National qui doit la valider. Il lui a donc fallu absolument éviter ces sas et transmettre directement le dossier au Bureau du Congrès qu’il a sous contrôle. La preuve, une vingtaine des trente membres du Bureau National lui ont demandé de convoquer un Bureau National, alors que les statuts n’en exigent que le tiers, soit un peu plus de dix et sans prérogative de refus. Non seulement il a décliné la démarche en violation des statuts, mais en plus il a répondu à leur lettre avec un mois de retard. "Ce qui démontre le manque de considération qu’il a envers ses compagnons du parti, sa détermination à laisser courir le temps pour attendre le Congrès et un comportement de chef de clan qui accepte huit membres et proches de sa famille sur les onze que compte la liste qu’il soutient. Il devient évident qu’il tente de transformer l’Union Nationale en son Union Familiale…" lance une autre source.

 

"La deuxième idée fausse est que le Congrès qui n’avait pas pu se terminer, qu'il pouvait suspendre ses travaux pendant trois mois et reprendre tranquillement là où il s’est arrêté en décembre dernier". La pratique courante dans le parti et même celle des autres organisations du genre, même à l’international, est pourtant différente. Une assemblée générale, un sommet des chefs d’Etat, un congrès qui a clos ses travaux après avoir épuisé trois des quatre points inscrits à son ordre du jour ne peut se prolonger après une pause aussi longue pour le seul point restant. Si le sujet en suspend est si urgent qu’il ne doit pas attendre le prochain regroupement statutairement ordinaire et programmé dans le temps, il ne peut être examiné que par un extraordinaire. Tous les juristes du monde le savent, l’acceptent et l’appliquent, sauf un de l’Union Nationale qui a pourtant assisté au congrès extraordinaire convoqué en juin 2016 quand trois mois avant, un autre congrès ordinaire n'avait pas pu désigner le candidat du parti à la présidentielle.

 

Obnubilé par sa volonté de tout reprendre au point d’arrêt pour sauver la liste électorale trafiquée sur laquelle compte son gendre pour gagner cette élection, Zacharie Myboto ne voit plus les contradictions de sa propre construction. Si le congrès à venir doit être une simple continuation du premier, comment peut-il accepter dans cette posture qu’on vienne encore déposer ou compléter des dossiers en plein congrès ? Pourquoi avait-il validé la candidature de son gendre alors qu'elle ne se résumait qu'à une simple lettre ? En avait-il d’ailleurs le droit puisque statutairement c’est le Bureau National qui transmet les dossiers au Bureau du Congrès ?

 

Simplement parce que pour lui et pour son gendre,  l’Union Nationale est comparable au PSD, au CLR, à ces partis dans lesquels le président décide de tout, même de celui qui doit lui succéder. C’est le contraire que les militants lui ont proprement fait comprendre le soir du 7 décembre 2020 quand, au bord de l’apoplexie, il quittait la salle du Congrès. "Et ce n’est pas encore fini tant qu’il ne le comprendra pas que lui et nous sommes des militants de ce parti au même niveau et qu’il n’a rien à nous imposer. Il le pensait peut-être quand le siège se trouvait dans sa maison. Nous n’y allons plus parce que nous en avons un futur nouveau ", nous dit un autre militant.

 

Il reste maintenant que le mandat du Bureau du Congrès a expiré le 7 mars, que logiquement et par le simple principe du parallélisme des formes, ce Bureau qui a reçu un mandat du Congrès ne peut le proroger seul ni le faire proroger par le président. Seul le Congrès peut lui accorder un délai supplémentaire. La question est désormais : que va-t-il se passer maintenant qu’on évite comme la peste l’instance décisionnelle du parti qui le dirige entre deux congrès ?

 

 

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