Accusés de complicité dans la tentative de coup d’Etat de janvier 2019, les cinq sous-officiers de la Gendarmerie nationale avaient été disculpés par la justice après avoir passé plus d’un an à la prison centrale de Gros-Bouquet. Pour autant, ces derniers sont toujours sans salaire et sans poste d’affectation. Une double injustice pour ces hommes qui avaient commis le seul crime d’être de garde au sein des locaux de Gabon Télévision le jour de la tentative de coup d’Etat menée par Kelly Ondo Obiang et ses hommes.
Une situation inexplicable. Mais qui pourtant confirme l’incurie et le cynisme avec lesquels le commandement en chef de la gendarmerie avait traité ce dossier. Le 25 janvier 2020, alors que les cinq gendarmes étaient encore dans les geôles de Gros-bouquet, leur avocat, Me Pie Makanga Missamou était monté au créneau pour exiger non seulement la libération sans conditions de ses clients mais aussi le rétablissement de leurs salaires coupés injustement par le commandement en chef de la gendarmerie. « Comment expliquer qu’à ce jour, la gendarmerie nationale se soit seulement préoccupée de suspendre les salaires de « nos clients alors même qu’ils (les gendarmes en détention) restent à cette date des présumés innocents car n’ayant pas encore été reconnus coupables des faits mis à leur charge ? » s’interrogeait Me Pie Makanga Missamou. Le temps a donné raison à l’avocat puisque le tribunal n’a finalement pas retenu des charges contre les 5 sous-officiers.
Or, leur hiérarchie qui s’était enfoncé dans l’abus avait pris la décision de couper les salaires en mars 2019, soit un mois seulement après leur mise en détention. Pire cette décision, dénonçait l’avocat, s’était faite lors d’un conseil de discipline en l’absence des concernés ou de leur avocat. « La décision du commandement en chef de la Gendarmerie nationale a été donc prise en violation de la législation en la matière » fustigeait l’avocat.
Question à Yves Barasouaga, commandant en chef de la gendarmerie nationale : n’est-il pas temps de rétablir ses hommes dans leur dignité ?
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires