La parole d’un président de la République, a-t-on coutume de dire, est sacrée. A telle enseigne qu’il n’est pas indiqué qu’un chef d’Etat annonce des promesses qu’il ne pourrait réaliser. Or, depuis sa prise de pouvoir en 2009, Ali Bongo promet à tout-va monts et merveilles au peuple gabonais. Des cinq mille logements par an, à la construction des universités dans les différentes provinces en passant par la transformation de la résidence d’Oyo en université de musique, le fils d’Omar Bongo a fait, tout au long des deux mandats à la tête du pays, des promesses qu’il n’a pu tenir.
Conséquence, lorsque ce vendredi 17 avril, le président de la République fait une soudaine sortie pour annoncer la création d’un fond personnel d’un montant de 2 milliards 100 millions de Fcfa qui aura pour mission la prise en charge des frais de santé des gabonais économiquement faibles (GEF), dans l’opinion des voix s’élèvent pour crier à l’esbroufe, au bluffe, à une énième tromperie.
Des réserves et des critiques justifiées eu égard à la cacophonie constatée dans la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19. L’aide promise aux populations par le même chef de l’Etat, avant la mise en confinement total, se fait toujours attendre. La preuve, six jours après la mise en isolement, l’aide alimentaire n'est distribuée que partiellement alors que dans certains quartiers du grand Libreville et même à Port-Gentil on enregistre déjà les premiers cas de destruction de magasins et de pillage. Au point de se demander si les 5 milliards annoncés par Ali Bongo pour la création d’une banque alimentaire en même d’aider les populations en cette période ont été décaissés. Ne parlons pas des 2,5 milliards de Fcfa au bénéfice des petits propriétaires dans le cadre de la mesure de suspension de la perception des loyers. Alors que beaucoup de ces propriétaires n’ont pu toucher l’argent des locations du mois d’avril, le récemment physique déclenché à Arambo est interrompu. Les paiements n’ont pas lieu.
Le pire, pour revenir à la nouvelle promesse faite par Ali Bongo, ce qu’il promet une prise en charge des gabonais économiquement faibles sur six mois sans indiquer quand va débuter ladite prise en charge et qu’est ce qu’il adviendra de ces populations après la période indiquée. Or, soutiennent plusieurs analystes, Ali Bongo aurait gagné tout au long de son mandat à mettre en place une véritable politique de prise en charge sanitaire. Cet argent aurait pu servir à soulager la dette de la Cnamgs auprès des hôpitaux en cette période de crise sanitaire ou à satisfaire les revendications des personnels de santé.
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