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(Crise économique) Barro Chambrier : « Les mauvais choix et la mauvaise gouvernance se payent cash… »

IMG Barro Chambrier lors du congrès du RPM.

Dans une interview accordée au journal Echos du Nord, le président du RPM dresse une analyse sans complaisance de la situation économique, financière et sociale du pays.

 

 

 Critique et  incisif,  Alexandre Barro Chambrier (ABC) n’a pas  fait dans la langue de bois  ou dans  les contorsions phrastiques pour poser un diagnostique lucide sur la situation économique, financière et sociale du  Gabon. Dans une interview accordée le lundi 18 mai au journal Echos du Nord, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), par ailleurs Professeur d’économie des universités,  indique être profondément préoccupé par la  crise multiforme  dans laquelle le Gabon est désormais englué. 

 

D’entrée, Barro  Chambrier souligne qu’alors que notre pays  ne s’était pas encore relevé des effets de la mal gouvernance de plus d’une décennie d’Ali Bongo, d’un prix du baril du pétrole moins favorable après le deuxième semestre  2014, voilà que se profile un nouveau choc pétrolier après le choc sanitaire et la mise à l’arrêt de l’économie mondiale. Conséquence, pour ABC,  tous les indicateurs sont en voie de passer au rouge.

 

La crise sanitaire due au Covid-19 ne doit surtout pas servir de prétexte au régime pour tenter de faire oublier plus d'une décennie d’une gestion chaotique. A cet effet, Barro Chambrier relève qu’entre 2010 et le premier semestre 2014, le prix du pétrole tutoyait les sommets pour dépasser parfois 150 dollars le baril.  Mais hélas, souligne dépité ABC,  nous n’avons pas pu tirer profit de cette manne providentielle pour capitaliser sur les investissements en faveur des infrastructures de transports, de santé et d’éducation.

 

Ce fut tout le contraire.  Le régime de Libreville a plongé  dans une succession de mauvais choix : des activités récréatives (organisation de deux coupes d’Afrique des nations, shows, courses nautiques, motorisées) en plus des éléphants blancs. Le tout dans un climat de surfacturation. Ne parlons pas des choix d’investissements discutables, des dépenses désordonnées, parfois inopportunes et un recours systématique aux emprunts…  Au point que le pays soit rentré dans un cercle vicieux qui consiste à emprunter pour payer des dettes, s’indigne ABC.  Ce qui lui fait dire que les mauvais choix et la mauvaise gouvernance se payent cash.

 

 

Tant d’incuries qui vient d’occasionner une dépréciation de la note du  Gabon sur les marchés financier. Notre pays est déclassé de B à triple C  par l’agence de notation Ficth Rating, avec des répercutions sur les taux d’intérêts à venir, assène le Pr d’économie.

 

Un bref, aperçu de la gestion de la crise sanitaire, pour dire là aussi qu’elle est à l’image de la gestion du pays : manque de réactivité et des tendances à l’improvisation.  Alexandre Barro Chambrier conclut cette échange avec nos confrères en relevant  que la période que nous traversons aujourd’hui quoique difficile, montre de manière encore plus évidente le manque de leadership à la tête de l’Etat et les limites de notre système politique qui doit être repensé à la lueur du besoin d’une société plus démocratique, plus libre,  avec des véritables contre pouvoirs.  Nous avons besoin d’un souffle patriotique  nouveau.

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