C’est l’une des plus grandes escroqueries politiques de l’histoire de ce pays. Un parti politique gazelle appelée à l’époque Front patriotique des ferrailleurs (FPF), avant de muer en Sociaux démocrates gabonais (SDG), est devenu à la vitesse de l’éclaire la deuxième force politique au sein de la majorité au pouvoir et la troisième à l’échiquier national. Il est vrai qu’à force de travail, il ne soit pas impossible que le président Juste Louango et les siens soient parvenus en moins de cinq ans à obtenir un tel résultat.
Mais la réalité est tout autre, le SDG a bénéficié, indiquent aujourd’hui des élus du parti, des apports financiers de plusieurs membres de la Galaxie BLA. L’objectif était de construire une formation politique en même de rivaliser au sein de la majorité présidentielle avec le géant PGD. Seulement voilà, cinq mois après la descente aux enfers de la Galaxie BLA et la série d’arrestations, Juste Louango n’est plus capable de faire face aux charges relatives au fonctionnement du parti.
Au point qu’une guerre ouverte a lieu actuellement entre les députés et le directoire. Les premiers refusent de devenir les vaches à lait du SDG à travers les multiples cotisations qui leur sont exigées. En tête de fil de cette rébellion des élus, le président du groupe parlementaire, Pierre Daniel Indjedje Ndala accusé par le directoire de ne pas être à jour de ses cotisations mensuelles et annuelles en plus d’autres actes d’indiscipline. Le député du premier arrondissement de la Commune d’Owendo qui, depuis des mois n’a plus remis les pieds au siège du parti aux Charbonnages, dit clairement à qui veut l’entendre n’être pas redevable à Juste Louango.
Entre temps au siège du parti, c’est désormais la galère pour les agents d’administration et de maintenance, plusieurs d’entre eux accusent plus de quatre mois de salaires impayés. La démotivation est telle que plusieurs agents et autres militants ont depuis enlevé leur corps. Les grandes mobilisations des jours heureux font place à une foire d’empoignades entre certains membres du directoire et les proches du président Louango. Les premiers accusent les seconds « d’impolitesse caractérisée » et de « manque de respect ». Les fidèles du président rétorquent en fustigeant « l’immobilisme », « l’ingratitude » et « le double jeu » des élus et des autres cadres. Récemment, un des Secrétaires nationaux a clairement affirmé ne plus travailler temps que Juste Louango ne se décide à remettre de l’ordre dans ce foutoir.
Au milieu de cette guerre de tranchées, la présidente de la Commission des conflits, Adèle Tina Bouayom semble totalement dépassée. « La pauvre, que peut-elle quand les éléphants du parti se battent ? », interroge un militant. Du reste, Juste Louango apprend à ses dépens que la gestion d’une formation politique n’a rien à voir avec l’administration d’une de ses nombreuses affaires personnelles. Il faut bien plus que des amitiés avec les tenants du pouvoir.
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