La détention désormais jugée « illégale » des frères Alihanga figure en bonne place du dossier que le journal satirique français a consacré « à ces ressortissants français détenus à l’étranger ». Le Canard Enchaîné (C.E), dans sa parution de ce mercredi 04 mai, dénombre plus 1200 français incarcérés à l’étranger pour des raisons politiques même si pour beaucoup d’entre eux, dont les frères Alihanga, cette détention est masquée par des prétextes de droit commun. Le journal indique que Brice Laccruche Alihanga, naguère directeur de cabinet d’Ali Bongo et son frère Gregory (ancien maire), sont victimes de la Françafrique.
La France du fait de ses intérêts au Gabon refuse d’intervenir directement dans ce dossier en dépit du fait que le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait demandé la libération des frères binationaux nés en France. Que fait le Quai d’Orsay dans ce dossier ? Interroge le journal. Pas grand-chose outre les quelques visites minimales du Consulat de France à la prison centrale du Gros-bouquet. Or, poursuit Le C.E, l’isolement total dépassant 15 jours est assimilé à de la torture et la juge Elodie Meryanne qui instruit actuellement une plainte des frères Alihanga contre les autorités gabonaises n’en pense pas moins. Puisqu’elle n’a pas hésité à faire convoquer Ali Bongo pour une audition avant que les services des Affaires étrangères françaises n’interviennent pour que cela ne puisse avoir lieu.
Au Gabon, l’article du C.E intervient alors que l’état de santé de Brice Laccruche Alihanga ne cesse de se dégrader. Son avocat, Me Anges Kevin Nzigou, multiplie les demandes pour une évacuation sanitaire. L’avocat, souligne le journal français, fustige lui aussi, le service minimum du Consulat de France qui « selon la loi doit s’assurer du respect des droits de l’homme et de la défense concernant ses ressortissants.» La preuve que la Françafrique a encore de longs et beaux jours devant elle.
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