D’un côté le besoin absolu de communiquer pour ne pas donner une impression de vide au sommet de l’Etat et de l’autre le contenu d’une communication qui suscite plus de polémiques, d’insatisfactions qu’autres choses. Voilà le dilemme qui habite le Palais du bord de mer. Faute d’un chef d’Etat présent sur le front de la lutte contre la pandémie à travers des descentes sur le terrain, des rencontres avec le personnel soignant, les forces de sécurité…le peuple gabonais va devoir se contenter de discours.
Et comme il fallait s’y attendre le discours d’Ali Bongo, du jeudi 21 mai, a mis en évidence les limites de l’Exécutif dans la gestion de la crise sanitaire. Ali Bongo, comme ses collaborateurs se réjouissent de la mise en place d’un laboratoire qui a les capacités de réaliser 10 000 tests Covid-19 par jour. Lequel laboratoire va permettre un dépistage massif des citoyens avant leur isolement et la phase de traitement.
Soit. Sauf que ce dispositif oh combien salutaire pour le régime, arrive plus de deux mois après la déclaration des premiers cas de contamination au Covid-19. Et ce, alors que le pays a dépassé la barre des 1500 personnes infectées et que le virus s’est rependu dans l’ensemble du pays tout en causant le décès de 12 personnes. Nul besoin d’être un génie en gestion des catastrophes sanitaires pour vite se rendre compte qu’il y a du retard à l’allumage. Et, qu’Ali Bongo et son gouvernement jouent aux médecins après la mort au regard de la détérioration de la situation.
C’est dans la même logique, d’une gestion de la crise à rebours, qu’Ali Bongo a enfin daigné répondre favorablement à l’appel des personnels soignant qui exigent, depuis plusieurs semaines, l’octroie d’une prime. Le chef de l’Etat a enfin annoncé la mise en place d’une indemnité « Covid-19 » pour les professionnels de santé. Evitant ainsi une grève générale des personnels telle qu’annoncée par les syndicats.
Si Ali Bongo a lors du même discours rendu hommage au Pr Gahouma, décédé il y a quelques jours, les observateurs se demandent toujours pourquoi il a brillé par son silence lors du décès du Dr Tanguy.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’exécutif a trouvé ingénieux de baptiser le nouveau laboratoire (provisoire) sis au sein du Gymnase Omar Bongo du nom du Pr Gahouma. Un hommage maladroit. Puisque qu’à l’évidence, sauf nouvelle parade, le nom de ce médecin va disparaître lors du démantèlement de la structure.
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