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Durcissement de l'isolement du prisonnier Kelly Ondo Obiang : SOS Prisonniers Gabon saisit le Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire

IMG Kelly Ondo Obiang détenu à la prison centrale de Libreville.

L’organisation de défense des droits des détenus  fustige les mesures de durcissement de la détention de Kelly Ondo Obiang.  Dans le communiqué publié ce 27 mars, SOS Prisonniers interpelle la direction de la prison sur les risques de telles pratiques sur le détenu.

 

Depuis le 7 février 2019, que Kelly Ondo Obiang avait été placé sous mandat de dépôt, il a toujours été victime de violation de ses droits en milieu carcéral. Pendant plusieurs mois, il était en isolement total, sans possibilité de recevoir les visites de ses proches ni d'effectuer la promenade au sein de son quartier de détention comme les autres détenus, conformément aux dispositions de l'article 18 de l'arrêté 0018 portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires.

 

Mais l'isolement de Kelly Ondo Obiang avait connu un léger adoucissement, il avait désormais droit aux visites et droit à la promenade une fois par semaine.

 

Depuis son incarcération, Kelly Ondo Obiang a toujours fait preuve de bonne conduite, le Directeur de la PCL (Prison centrale de Libreville) , au cours de ses visites à l'Annexe 1 en présence des surveillants généraux,  a toujours félicité Kelly Ondo Obiang pour son comportement exemplaire et demandé aux autres détenus de suivre son exemple.

 

Cependant le 9 mars dernier, le nouveau programme de promenade des détenus de l'annexe 1 a été réaménagé.  Contre toute attente, seul Kelly Ondo Obiang n'a plus droit à la promenade. Les autres détenus de l'annexe 1 tels que ; Renaud Akoué Allogho, Justin Ndoundangoye, Serge Gassita, Brice Laccruche Alliangha, Billy Edo ,Grégorie Laccruche Alliangha et autres ont chacun 45 minutes x 2 de promenade par semaine. Ces détenus sont sortis de leur cellule en fonction du programme établi par le Directeur de la PCL.

 

Aussi, il faut également rappeler que Kelly Ondo Obiang et ses deux frères d'armes avaient été condamnés à 15 ans d'emprisonnement ferme mais Bidima Estimé et Mikom Dimitri, ne sont ni en isolement ni privés de promenade.

Avant la date du 9 mars 2023, Kelly Ondo avait bel bien droit à la promenade, il profitait de ce temps pour pouvoir mener ses activités physiques et sportives. L'arrêté portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires , prévoit qu'on peut restreindre les droits d'un détenu s'il est reproché d'avoir violé une disposition du règlement intérieur et c'est le Conseil de discipline qui doit prononcer la sanction.

 

Pourquoi depuis plus de 3 ans, Kelly Ondo Obiang est en isolement ? Quelle règle de conduite a-t-il violé à la prison ? Pourquoi n'a- t-il plus droit à la promenade ? Est-il passé devant un Conseil de discipline ?

 

Depuis plus de 3 ans , Kelly Ondo Obiang est privé de son droit aux communications téléphoniques, Kelly Ondo Obiang est privé de son droit de prendre part au culte en collectivité en milieu carcéral.

 

De ce fait, La sécurité pénitentiaire viole allègrement les dispositions de l'article 15, 18 et 20 du Règlement Intérieur des Établissements pénitentiaires. La Sécurité Pénitentiaire viole allègrement l'article premier alinéa 1 de la Constitution gabonaise. La Sécurité pénitentiaire viole allègrement l'article 10 du Pacte international relatif aux droits Civils et Politiques. La Sécurité Pénitentiaire viole allègrement l'article 5 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. La Sécurité Pénitentiaire viole allègrement les Règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus ( Règles Nelson Mandela).

Faut-il rappeler que l'isolement cellulaire consiste à maintenir un détenu seul dans sa cellule plus de 22 heures par jour ? Car, tout détenu doit pouvoir effectuer une promenade d'au moins deux heure par jour à l'air libre.

 

Mêmes les médecins disent que l’isolement cellulaire de façon prolongé et indéterminé peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique du détenu et ceci s'apparente à une torture morale, une torture psychologique, ces formes de maltraitances sont contraires à toutes les normes nationales et internationales en matière des droits de l’Homme.

 

Nous espérons donc que le Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire va mettre fin à toutes ces violations flagrantes des droits humains en milieu carcéral.

 

SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des droits humains en milieu carcéral

HUMANISONS LES PRISONS

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