Une femme autonome est une plus-value pour la Nation. Et les femmes de l'association Dynamique gabonaise, l'on bien compris. Elles mènent ensemble le bon combat. Depuis quatre ans, plus de 15O mille femmes reparties dans les neuf provinces du pays travaillent dans le sens de donner à chaque mère, fille épouse les moyens de s’autonomiser. A travers le concept « Avolo » (l'entraide), elles s'organisent pour donner à chaque membre les moyens financiers et matériels pour la création des espaces de commerce dans les marchés.
Pour cela un système de cotisation interne est mis en place, chaque femme reverse à l’association 100 mille Fcfa par mois pour que cinq ou six d’entre elles reçoivent un million chacune. « Avec ce système nous avons déjà pu redistribuer dans l’ensemble du pays près 485 millions de Fcfa. » indique fièrement la présidente de cette association, Linda Alène épse Toussaint.
Mais là n’est pas le plus difficile. En l’absence de politiques qui donnent à la femme gabonaise des privilèges dans l’occupation des espaces au sein des marchés municipaux, ces mères de familles livrent au quotidien une rude bataille pour obtenir des étales. De Libreville à Mouila en passant par Lambaréné et Franceville, le constat est le même, les marchés municipaux sont occupés par les femmes commerçantes venues de pays étrangers. Loin de tout sentiment xénophobe, les Gabonaises refusent d’accepter pendant longtemps encore cette situation. L’année dernière (en 2018), soutenues par l’association, elles ont pu obtenir des autorités municipales des places de choix au marché « bananes » du Pk8. Le même combat au marché de Nkembo et dans les villes de Mouila et Lambaréné. Des réussites cependant douchées par les difficultés à obtenir des premières places au marché de Mont-Bouet. « Les enjeux économiques sont énormes, si nous parvenons à imposer les femmes gabonaise dans le principal marché du pays, nous allons considérablement réduire la pauvreté et trouver des emplois aux femmes. Mais il y a encore des lobbies locaux qui empêchent que cela se fasse », souligne la présidente de l’association.
Plus jamais « des bougeuses de fesses »
Un cliché réducteur qui a pendant longtemps réduit la femme gabonaise à la simple expression d’agitatrice des cérémonies politiques. La Dynamique des femmes veut mettre fin à cette instrumentalisation en emmenant la femme gabonaise à assumer le leadership tant politique qu’économique. La preuve plusieurs d’entre elles n’ont pas hésité à soutenir ouvertement le candidat de l’opposition (Jean Ping) en 2016. Pour autant, elles refusent tout amalgames. Face à ceux qui les accusent d’être une association à la solde de Jean Ping, elles répondent être des femmes engagées pour le bien-être du pays donc pour l’alternance politique au sommet de l’Etat.
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