Election contestée à la Croix-Rouge gabonaise : Le passage en force raté de Véronique Tsakoura

Plus rien ne va à la Croix Rouge Gabonaise.

Contre la volonté du ministère des Affaires sociales (ministère de tutelle) et de plusieurs volontaires ayant observé des irrégularités, Véronique Tsakoura a tenté un passage en force, pour être à la tête de la Croix-Rouge gabonaise. Ce, en organisant une assemblée générale, qui s’est, malheureusement, soldée par un mouvement de contestation des volontaires.

Organisée, les 10 et 12 juin 2021, à Libreville, au siège national de la Croix-Rouge gabonaise, l’assemblée générale devant aboutir à l’élection du président national de cet organisme n’a finalement plus eu lieu. Et pour cause, la ministre de tutelle, Prisca Koho Nlend, a été obligée d'effectuer le déplacement au siège de la Croix-Rouge, le vendredi 11 juin dernier, pour mettre fin à la mascarade qui s’y organisait. En effet, face aux contestations de plusieurs volontaires, la ministre des Affaires sociales avait demandé au bureau intérimaire de surseoir l’organisation de l’élection. Mais c’était sans compter avec la détermination de Véronique Tsakoura, qui a tenté le passage en force, pour être élue à la tête de cette entité.

Ainsi, contre la volonté du ministère de tutelle, elle a organisé l’assemblée générale et enclenché le processus électoral, avec la mise en place d’un comité d’élection à sa solde. Le tout, en rejetant la candidature de son adversaire, Habiba Issa, sous prétexte qu’elle est volontaire bienfaitrice, un statut qui va l’encontre des textes de cette organisation, et qui interdit de participer à tout scrutin. Or, pour des sources proches du dossier, il s’agissait simplement d’une erreur, qui pouvait être corrigée par l’introduction d’un recours. Car Habiba Issa est bel et bien membre de cette organisation depuis huit ans. Elle a été Présidente de cellule, puis Conseillère juridique au bureau intérimaire. Malgré tout, son recours a été rejeté par le comité d’élection.

Ayant constaté une telle mascarade et l’obstination de la présidente intérimaire à organiser l’assemblée générale dans un tel contexte, les volontaires ont manifesté, le 10 juin dernier, dans l’enceinte du siège de la CRG. Il n’en fallait pas plus, pour que la Présidente intérimaire et seule candidate en lice use de ses relations, pour faire intervenir la force publique. Une initiative qui va, pourtant, à l’encontre des textes de la Croix-Rouge, qui interdit formellement l’intervention de Forces de l’ordre dans les activités de cette entité humanitaire.

Véronique Tsokoura n’a pas reculé

Le 12 juin dernier, alors que la ministre a interdit la tenue de l’AG et que le Conseil d’Etat a répondu favorablement au recours de son adversaire Habiba Issa, Véronique Tsokoura n’a pas reculé. Elle a mobilisé les volontaires en sa faveur et mis en place les urnes pour le scrutin, ce, en présence du représentant du bureau international de la Croix-Rouge venu observer le scrutin. « Malgré la double intervention du gouvernement, représenté par la ministre des Affaires sociales, samedi dernier, la dame était déterminée à organiser l'élection. Elle a, personnellement, appelé les électeurs, mis des navettes à disposition pour le transport des équipes et donné le top pour la mise en place des urnes », indique un volontaire. « Elle a engagé des négociations avec le représentant de la fédération et d'autres personnes présentes, pour poursuivre l'AG. Le représentant de la fédération lui a dit qu'à ce niveau, il ne peut pas agir. Les conventions de Genève sont claires, les Sociétés nationales sont sous la tutelle des Etats, qui acceptent de les recevoir sur leur territoire », poursuit notre interlocuteur.

Voyant l’étau se resserrer sur elle, Véronique Tsakoura a, finalement, mis fin à sa mascarade à 14 heures, le samedi 12 juin écoulé, en suspendant les travaux de l’assemblée générale. Questions : pourquoi Véronique Tsakoura s’est-elle entêtée dans cette initiative ? Qui se cachait derrière l’organisation de cette AG ? Rappelons simplement que Véronique Tsakoura assurait l’intérim de Guy Patrick Obiang Ndong, depuis ses nominations dans l’administration publique et dans le gouvernement. Comprenne qui pourra.