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Politique

( Eloge funèbre de Marie-Agnes Koumba ) Union Nationale : « Tu as combattu le bon combat… »

IMG La dépouille exposée au domicile d'Owendo.

Hommage  lu par Marie Gertrude MEDZA ALLOGHO

Vice-présidente du Mouvement National des Femmes de l'UN

Owendo, le 1er octobre 2021

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

Il est des moments où l’émotion est si grande et la douleur si forte qu’aucune parole ne peut suffire à les exprimer. On a des mots pour dire une peine légère, mais les grandes douleurs ne savent que se taire, disait Sénèque. C’est pourquoi, prendre la parole devant vous, pour vous parler de cette grande Dame qu’était Marie-Agnès KOUMBA est un exercice difficile, tant l’émotion est grande.

 

À tous ses amis, sa famille et surtout à ses enfants, ici rassemblés pour cet ultime hommage, nous prions de recevoir les plus sincères condoléances de l’Union Nationale. Notre pensée va aussi vers tous ceux qui n’ont pu faire le déplacement de ces lieux mais qui, de là où ils se trouvent, sont autant affectés par son départ.

 

Marie-Agnès KOUMBA a eu une vie riche, bien remplie, et pluridimensionnelle. Il est donc particulièrement difficile de la résumer en quelques lignes. C’est pourquoi, nous laisserons à d’autres le soin d’aborder les autres aspects de ce parcours exemplaire. Pour notre part, nous nous limiterons à l’évocation de la femme politique qu’elle a été, et à l’héritage qu’elle nous laisse.

 

C’est en 1990 qu’elle se fait connaître en politique, en participant à la Conférence Nationale à l’issue de laquelle elle est désignée par ses pairs Présidente du Comité de Suivi des Actes de la Conférence Nationale. À cette époque-là déjà, elle avait pour principal interlocuteur, le Premier ministre de la transition, Casimir OYE MBA. À l’évocation de cette période, ce dernier affirmait toujours qu’elle avait accompli sa mission avec honneur et compétence. Les générations actuelles doivent l’avoir à l’esprit : au fil du temps, les acquis de la Conférence nationale ont été liquidés par le pouvoir en place. L’histoire saura rendre à chacun ses mérites, comme elle saura situer les responsabilités. Pour notre part, nous voudrions, dès à présent, exprimer à Marie-Agnès notre gratitude pour son engagement au service de la démocratie et du progrès social.

 

Cette soif de démocratie et de progrès pour tous, Marie-Agnès la portait en elle. C’est dans l’espoir de contribuer à l’avènement d’un autre Gabon, d’un Gabon meilleur, qu’en 2009, elle fit le choix de soutenir la candidature de Casimir OYE MBA à la Présidence de la République. C’est dans le même espoir qu’au lendemain de cette élection présidentielle anticipée de triste mémoire, elle intégra le comité des experts chargé de réfléchir aux aspects juridiques et organisationnels de création d’un parti. Oui, Mesdames et Messieurs, Marie-Agnès a pris une part active à tous les travaux préparatoires ayant débouché sur la création de L’UNION NATIONALE. Son ascension dans le parti se matérialise par son accession en 2014 au poste de Coordinatrice nationale du mouvement national des femmes, fonction qu’elle a occupée jusqu’à ce jour.

 

Marie Agnès,

MAK, comme nous t’appelions affectueusement.

 

Il existe des personnes qui sont des phares pour tous, parce qu’elles savent donner du leur. Par leur attitude, elles remettent de l’ordre. Par leur comportement, elles rappellent les valeurs et les principes. Avec ta disparition, L’UNION NATIONALE ne perd pas seulement une militante de premier plan. L’intégrité, le respect et la loyauté guidaient ton rapport à l’autre, à la société et à la République. Ces valeurs, tu ne te contentais pas de les énoncer. Tu les as incarnées. Tu leur as prêté ton regard et ta voix. Tu leur as donné ton visage. À ta seule vue, ces valeurs s’imposaient à tous. Tu agissais en toute transparence, dans un esprit d’ouverture et en conscience. Tu as choisi L’UNION NATIONALE parce que tu rêvais d’un GABON POUR TOUS, parce que tu étais convaincue que notre Parti porte les valeurs qui étaient tiennes.

 

MAK, tu nous surprenais par le contraste saisissant entre ton histoire personnelle, tant politique, professionnelle, qu’académique bien remplie et ton humilité, ta simplicité, ta disponibilité et surtout ta dignité. Oui, Marie-Agnès Koumba était d’une grande dignité. À L’UNION NATIONALE, tu nous as appris à nous battre pour notre pays, à imposer nos idées, à rester fermes dans nos convictions, à ne jamais nous renier. Nous ne pouvons oublier cette période de mars 2011 à janvier 2015, au cours de laquelle tu fus arbitrairement privée de ton salaire de chercheur pour ton appartenance au Gouvernement alternatif d’André MBA OBAME. Avec fermeté et courage, la femme élevant seule ses enfants n’a jamais rien renié de son engagement. Bien au contraire.

 

Alors que, comme tant d’autres, tu aurais pu te contenter de t’occuper de ta famille, de tes enfants, tu as considéré que le GABON avait besoin de toi pour une construction plus noble, celle de la démocratie et du développement. Celle de l’alternance au sommet de l’État. Ce combat, tu l’as mené avec abnégation, beaucoup plus pour les générations futures que pour toi-même, beaucoup plus pour la communauté nationale que pour tes enfants et ta famille. Ta capacité d’écoute, ton dévouement et ta disponibilité resteront exemplaires. Pour les femmes de notre Parti, tu resteras un guide, une boussole. Merci d’avoir su nous indiquer la voie. Merci d’avoir su porter ces valeurs. Merci de nous avoir appris à garder l’espoir et à avoir le regard toujours tourné vers le futur.

 

Marie Agnès,

Tu occuperas toujours une place de choix dans nos cœurs. Pour l’éternité, tu seras de L’UNION NATIONALE. Devant ta bière, nous prenons l’engagement de continuer le combat que nous avons commencé ensemble. Nous savons que nous pouvons compter sur la femme battante que tu es pour que, de là où tu es désormais, avec tous les autres qui t’ont précédée, tu veilles sur nous, sur tes enfants, sur les enfants du Gabon, tous les enfants du Gabon.

Va en paix Marie Agnès !

 

Tu as combattu le bon combat. L’UNION NATIONALE ne t’oubliera jamais et te remercie.

 

 

 

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