l’Archevêque métropolitain de Libreville,Mgr Jean-Patrick Iba-Ba.
2022, comme toutes les années, depuis 14 ans, s’est achevée cumulant l’imposture, le désastre et l’irresponsabilité. L’imposture, c’est de constater qu’avec l’AVC d’Ali Bongo Ondimba le pouvoir suprême est désormais régenté par une horde de « charlatans » qui ne détiennent ni légitimité, ni légalité. Le désastre, c’est le constat fait à tous les niveaux de notre société. CNSS et CNAMGS en banqueroute, voie ferrée coupée, routes impraticables, éboulements de terrain, pauvreté, chômage endémique… le pays sombre sous la férule d’Ali Bongo Ondimba et son clan. L’irresponsabilité, c’est qu’en dépit de ce bilan calamiteux, ce président, qui incarne l’échec, veuille se représenter et briguer un troisième mandat.
Au milieu de l’obscurité, du chaos et du désastre, la voix de Mgr Jean-Patrick Iba-Ba s’est élevée pour appeler Ali Bongo Ondimba à constater lui-même le merdier dans lequel il a entraîné le pays depuis sa prise de pouvoir. A l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux au président de la République, le 07 janvier dernier, l’Archevêque métropolitain de Libreville n’a pas fait dans la langue de bois ou dans les circonvolutions phrastiques pour faire constater à Ali Bongo Ondimba l’étendue de son échec. Si d’entrée, le représentant des confessions religieuses a salué la politique du Chef de l’Etat en matière de protection de l’environnement, c’était pour indiquer à ce dernier que « l’homme est le sommet de la création ». De ce fait, les populations des zones rurales ne peuvent être sacrifiées pour protéger les animaux. Or, sous le magistère du fils de Kama Dabany, les plantations des compatriotes déjà précarisés sont dévastées. Pire, chaque jour qui passe, l’on relève des cas de mort du fait des attaques d’éléphants.
Que dire du pouvoir d’achat des ménages qui baisse et de la pauvreté qui se généralise ? A juste titre, l’homme de Dieu a jeté au visage d’Ali Bongo Ondimba et de sa Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, l’inefficacité de la mercuriale mise en place pour tenter de bloquer la flambée des prix sur le marché. Et dans le même temps, il a dénoncé la mise en place de nouvelles taxes. « Comment alors pouvons-nous espérer des lendemains meilleurs ? », s’est interrogé Mgr Jean-Patrick Iba-Ba. Dans une salle remplie de personnalités glacées par ce discours franc, le représentant des confessions religieuses s’est, en outre, permis d’évoquer la situation des retraités, en demandant à l’Exécutif de tout mettre en œuvre pour un retour à une situation normalisée.
2023 sous le sceau de la vérité
C’est l’autre vœu formulé par l’Archevêque métropolitain de Libreville. La vérité évoquée, ici, est celle des urnes. Il faut éviter au Gabon un autre bain de sang, une autre situation de violence, de turbulence, d’assassinat, d’emprisonnement du fait d’élections volées. C’est pourquoi Iba-Ba demande à Ali Bongo Ondimba d’écouter la voix du peuple, tout en indiquant que les leaders religieux se tiennent prêts à intercéder pour la paix. Le prélat, par la voix d’Iba-Ba, a, clairement, demandé à l’Exécutif l’organisation des élections transparentes, tout en déplorant la non-prise en compte de plusieurs problématiques nécessaires à l’organisation d’un scrutin apaisé : « Déjà certaines voix, dans la classe politique et la société civile s’élèvent pour relever des anomalies tant sur le code, le fichier électoral que sur les problématiques des pièces d’identité des électeurs ou encore sur la question des budgets alloués aux élections ».
Maintenant, il reste à savoir si Iba-Ba sera entendu par Ali Bongo.
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