Serait-on face à une autre affaire de détournement et de blanchiment de Kevazingo ? La question est posée au moment où plusieurs exploitants locaux dénoncent une opération menée par des sociétés forestières visant à substituer le bois appartenant à l’Etat à ceux propriétés desdites sociétés. Le tout avec la complicité de certaines autorités à la direction générale des Eaux et Forêts. Comment en est-on arrivé là ?
Il y a quelques mois, Lee White aurait signé des autorisations d'évacuation du Kevazingo à la société Ultra-bois détentrice d'un certificat de cession d'un volume de 700 m3 de Kevazingo dans le Woleu-Ntem attribué par Estelle Ondo en 2017. A la suite de ces autorisations, l'exploitant forestier aurait sollicité le financement de la société GMM installée en Nkok et spécialisée dans la transformation des Kevazingo en meubles.
Seulement voilà, la société GMM qui appartient à un Chinois connu sous le nom de Bob, aurait exigé que seul les gros bois lui soit livrés par Ultra bois. Problème, la société Ultra-bois va vite se retrouver dans l’incapacité de respecter cette exigence.
Ne disposant pas des bois désirés par sont acheteur, Ultra bois va, d’après plusieurs sources, se lancer dans une vaste opération de substitution des anciens bois, par de nouveaux bois appartenant à l’Etat gabonais. Ce qui explique que les villages Bickasse, Eboro, Mebazaa Effack, Bibengne, Adzap seront ajoutés dans la liste des villages devant faire l'objet de récupérations par Ultra bois et GMM. Ce, malgré les vérifications de certains agents du cantonnement qui n'ont pas manqué d'attirer l'attention de leur chef sur le risque d’une opération frauduleuse, relève une source proche du dossier. Le ministre des Eaux et Forêts était-il informé de la nature de cette opération ? D’après plusieurs sources Lee White qui avait validé la sortie du bois se serait fait flouer puisque n’étant pas informé de l’opération de substitution.
Questions ; comment expliquer que Thomas Mvou, l’actuel directeur général adjoint des Eaux et Forêts, qui avait pourtant reçu des plaintes de certains forestiers ait laissé prospérer une telle entreprise au point d'envoyer une mission pour légaliser le bois qui fait pourtant l’objet de la manœuvre frauduleuse. Mieux, comment expliquer que celui qui assure l’intérim de directeur général des Forêts, bien que disposant des documents signés par la ministre Estelle Ondo en 2017, n’a pas trouve nécessaire de procéder à des vérifications des points de géolocalisation sur le terrain pour les comparer aux informations livrées par la société Ultra-bois ? Des questions sans réponses, preuves de l’organisation du faux à grande échelle.
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