Eyéghé Ngong chez Ali Bongo : les raisons d’une trahison

Jean Eyéghé Ndong reçu par Ali Bongo.

Hier, mercredi 09 juin, l’ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong a été reçu à la présidence de la République par Ali Bongo. Quel était l’objet de cette rencontre ? Alors que la question ne cesse d’animer les conversations, JEN n’a trouvé mieux que de manier avec dextérité la langue de bois en indiquant devant la presse présidentielle qu’il s’agissait d’une rencontre portant sur des sujets politiques et personnels.  Affirmant avec une certaine condescendance, à la limite du mépris pour ceux qui s’offusquent de cette visite, que «  je ne peux pas vous dévoiler le contenu de notre conversation ».

Soit, mais personne n’est dupe.  Derrière les zones d’ombres de cette rencontre, il n’y a qu’une une seule vérité.   Jean Eyéghé Ndong travaille ces derniers mois à se rapprocher du régime qu’il a quitté depuis 2009.  Lui-même a, d’une certaine manière, laissé transpirer les desseins de ce changement de positionnement en parlant des rivalités politiques qu’il a eu avec Ali Bongo au passé; « vous savez que nous avons eu des divergences politiques mais cela n’empêche pas que les gabonais se parlent ». 

Donc pas besoin de lire dans une marc de café pour comprendre que l’ancien premier Ministre s’inscrit  désormais dans une convergence de point de vue avec Ali Bongo.  Quitte à se servir du prétexte du non-reversement de sa retraite de premier Ministre pour revenir à « la  mangeoire ». Or la logique voudrait que JEN saisisse les entités concernées pour se plaindre du non-reversement de sa retraite.  Sauf à  laisser penser qu’Ali Bongo soit la personne qui règle désormais dans le pays les questions relatives aux pensions de retraite non-reversées. Bref, l’on nage en plein enfumage.

Maintenant reste désormais à savoir que vise Eyéghé Ndong ? Quel est le prix de cette compromission ? Est-ce pour un poste de Vice-président de la République ?  

Un petit retour dans le passé, permet de comprendre que ce qui se passe aujourd’hui n’est pas un accident. En 2013, Alors qu’il voulait être  maire de la commune de Libreville, Jean Eyéghé  Ndong était prêt à faire un pacte avec le PDG et le CLR pour récupérer le poste. Cela n’a pu avoir lieu mais montrait  déjà la propension de l’homme à ravaler ses convictions pour assouvir ses  intérêts personnels.