La crise sanitaire conséquence de la propagation du Covid-19 dans les pays d’Afrique subsaharienne et notamment au Gabon, va dans les semaines et mois à venir inéluctablement entraîner des pénuries alimentaires sur le marché local avec le spectre de tensions sociales.
Si rien n’est fait le Gabon, pays importateur à plus de 80 % de denrées alimentaires, risque d’être fortement impacté. Ce d’autant plus qu’une augmentation du nombre de personnes contaminées au Coronavirus dans les pays voisins et même au Gabon peut avoir pour conséquence une fermeture des frontières applicable aussi aux transporteurs.
Conscient de cette réalité, Dieudonné Minlama appelle désormais le président de la République, Ali Bongo, à élever en urgence nationale, la mise en place d’un plan agricole ambitieux. Pour l’ancien candidat à la dernière élection présidentielle la crise du Covid-19 révèle au grand jour « notre dépendance et notre insécurité alimentaire. » L’ingénieur agronome ne croit pas si bien dire, puisque les difficultés d’approvisionnement de février dernier ont mis en évidence le fait qu’à ce jour, notre pays a du mal à s’auto-alimenter.
Mais l’appel de Minlama est aussi révélateur des échecs des politiques alimentaires jusqu’ici annoncées par le gouvernement. La mort de l’Office national du développement rural (Onader) est entre autres, l’illustration de cette faillite collective. Cet établissement avait pourtant la noble mission de procéder à la réalisation et au suivi des programmes de développement agricole et rural sur le territoire national avec la maîtrise d’ouvrage et la gestion des aménagements agricoles réalisés par l’Etat. Que dire de l’Igad ? L’Institut gabonaise d’appui au développement est incapable depuis 1992 de développer sur le territoire un tissu agricole périurbain tout en approvisionnant les marchés urbains en produits frais locaux. Ne parlons pas du fiasco du Prodiag qui ambitionnait quant à lui, de créer près de 13 6OO tonnes de produits agricoles avec la création de 1090 unités de production.
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