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Georgette Toussaint : « c'est une course contre la montre pour retrouver l'enfant… »

IMG Georgette Toussaint ( à droite), présidence de la Dynamique gabonaise des femmes.

Si la marche de contestation qu’elles ont tenté d’entreprendre hier a été interdite par la police, les femmes de la Dynamique gabonaise des femmes n’attendent pas s’arrêter là pour dénoncer le phénomène d’enlèvements d’enfants.

En tant que Présidente de l'association Dynamique Gabonaise des Femmes, vous avez envisagé une marche de protestation contre  la vague d'enlèvements d'enfants au  Gabon. Pouvez-vous nous en dire  plus ?

 

Tout part du fait que dans notre association nous avons deux membres qui sont actuellement frappés par la disparition de leurs petits-fils. Nous avons reçu à cet effet des plaintes d'autres parents. Nous avons enregistré en tout 10 cas de disparitions depuis le début de cette année.

 

A ce jour, 3 enfants sont auprès de leur famille, 7 restent introuvables. C’est inquiétant  d'autant plus que les avis de recherches déposés dans les commissariats et  les services  de gendarmerie restent sans suite. Et les familles vivent cela dans le silence. Elles ne savent plus comment partager leur douleur. C'est en soutien à ces deux grand-mères et au reste des familles que nous avons entrepris cette marche qui malheureusement n'a pas été effective.

 

Justement qu’est-ce qui explique le fait que cette marche n’a pu avoir lieu ?

 

Hier, comme prévu, nous nous sommes rendus au lieu  du rassemblement, mais hélas nous nous sommes heurtés à la présence des forces de l'ordre qui nous ont interdit toute forme de rassemblement à cet endroit (Rond-point de la démocratie Ndlr). Ce détachement de police avait dans  leurs véhicules une trentaine de caisses pleines de bombes  lacrymogènes. Face à ce dispositif, nous n'avons pas voulu engager une quelconque confrontation.

 

Mais, nous  rassurons les uns et les autres que nous ne baissons pas les bras. Nous allons saisir les autorités et espérer obtenir une autorisation  de marcher. Pour le moment, nous assurons la surveillance dans les quartiers pour sécuriser nous-même nos descendants. Ce, au regard du silence des autorités. 

 

Vous faites mention du silence des autorités, pensez vous que ce silence soit  l’expression d’un aveu d’impuissance ?

 

Ce silence nous fait dire que les autorités sont complices d’une certaine manière. Si la disparition d'un seul enfant ne peut alerter les autorités, mais les cas qui se multiplient de jour en jour devraient quand même les  faire réagir, mais hélas! C'est dommage ! Il n'y a qu’à regarder  le cas du petit Rinaldi qui aujourd’hui est toujours recherché d'abord par sa famille, mais également par les populations. Cette mobilisation des énergies s’est faite  grâce à la pression  des uns et des autres via les réseaux sociaux non pas à cause de la réaction des autorités. D’ailleurs, il a fallu attendre plus d’une semaine pour voir le procureur d’Oyem et le ministre de la Communication réagir à travers des communiqués.

 

Ces derniers appellent au calme, mais qui peut rester placide face à une telle situation! Un enfant de 3ans, sans défense, est retenu on ne sait où et par on ne sait qui ? C'est tout de même effrayant. Nous savons tous que les premières heures, les premiers jours, sont déterminants dans une situation comme celle-là. C'est une course à la montre pour retrouver l'enfant.

 

Votre mot de fin

 

Pour clore je dirai tout simplement à toutes les femmes  où  qu’elles se trouvent  de redoubler de vigilance en matière de surveillance des enfants. Accompagnons nous- même nos enfants à l'école, une fois à la maison ayons toujours un oeil sur eux. Si nous sortons toujours les laisser sous la surveillance d'une personne adulte. Le mot d'ordre demeure vigilance! Vigilance ! Vigilance !

 

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