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Hommage à Me Fabien Méré : Adieu l'artiste !

IMG Maître Fabien Méré.

(*) Par Dr Alphonse Louma Eyougha

Maître Méré, merci pour tout ce que tu as fait pour notre humanité durant ton séjour terrestre. Les héros ne meurent pas, c’est ma conviction. Tu continueras à être une source intarissable d’inspiration pour tes contemporains ainsi que pour les générations à venir.

 

Ç’a été une chance pour moi et un immense bonheur de t’avoir eu comme partenaire dans ce titanesque combat contre la dictature soixantenaire gabonaise. De nos nombreuses conversations, je retiens ceci que tu me disais inlassablement : « Docteur, ce régime va s’effondrer. Ils finiront par s’en aller, car ils sont à bout de souffle. Ils ont pris notre pays en otage ».

 

Au moment où nous nous apprêtons à te porter en terre, je te fais la promesse que nous allons intensifier la mobilisation citoyenne, pour les faire partir et libérer notre pays, en les mettant hors d’état de continuer à nuire.

 

Tu vois, cher Maître, ces gens, qui gouvernent notre pays par le fer et le feu, ne comprendront jamais que nous ne sommes pas leurs esclaves, qu’ils ne détiennent pas le titre foncier du Gabon.

 

Ils ne voient même pas les aspirations légitimes de ces jeunes qui demandent juste la liberté, la démocratie, le travail, une bonne éducation, des universités dignes de leur époque et non les poubelles actuelles.

Nos gouvernants sont sourds et artisans de la fuite en avant.

 

Depuis ce mercredi 27 janvier 2021, jour de ton décès, ils ont encore tué deux jeunes Gabonais et endeuillé le Gabon lors de manifestations pacifiques.

 

Comme Martine Oulabou Mbadinga et Bruno Mboulou Mbeka, ils viennent encore d’assassiner deux jeunes compatriotes, qui manifestaient pacifiquement, casseroles en mains. On ne peut pas parler de bavures policières, quand les gouvernants remettent les balles réelles et des fusils d’assaut aux hommes en uniformes pour des opérations de maintien de l’ordre. Tous ces crimes resteront, bien sûr, impunis. Toi-même, tu fus témoin des massacres des dizaines de jeunes Gabonais du mercredi 31 août 2016 au quartier général du Président Jean Ping. Aucune enquête n’est jamais venue éclairer l’opinion nationale et internationale sur ces tristes événements.

 

Tu quittes la scène comme le grand artiste que tu fus, sur une sorte de symphonie inachevée. J’attendais qu’un jour, tu publiasses un recueil de tes discours et un autre sur les « jeudis noirs », ces courts et jolis textes que tu publiais régulièrement tous les jeudis sur Facebook en hommage aux martyrs du mercredi 31 août 2016 et des jours d’après. Je te l’avais demandé et tu m’en avais fait la promesse... Tu es parti un mercredi, un mercredi devenu noir. Un jour avant. Tout un symbole !

 

Mon cher Maître, pars en paix, car la graine est semée. La graine de la résistance et de la révolution pacifique germera et finira par donner naissance à des centaines de Maîtres Méré. Merci d’avoir existé !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

 

(*) Président de l’ONG Agir pour le Gabon

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