L’article publié par nos confrères du site en ligne Pyramidmediasgabon a piqué au vif l’actuel Secrétaire permanent du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Jean-Chistophe Mbohi, pour se défendre a jugé bon d’activer ses réseaux à la Direction générale de recherches (DGR) et de faire interpeller le journaliste auteur dudit article. Conséquence, le vendredi dernier, les agents de cette structure, sous tutelle du ministère des Affaires étrangères, ont été convoqués dans les locaux du Camps Roux.
Objectif, remonter les informations pour savoir qui dans cette administration donne les informations à la presse notamment au journaliste de Pyramidemedia. Quelques heures après cette série d’audition, Boris Biyoghé va être interpellé en pleine rue (au niveau du ministère des Eaux et Forêts) par deux éléments de cette unité de la gendarmerie nationale. Pire, Jean Pascal Ndong, journaliste et conseiller en communication du Secrétaire permanent du MAEP, va être retenu des heures durant par les mêmes éléments de la DGR, au prétexte que ce dernier serait le « donneur d’informations ».
Si, après plusieurs heures d’échanges virulents et l’absence d’une convocation, le journaliste Boris Biyoghé va refuser de suivre les éléments de la DGR, ces derniers vont par contre, sur instruction de leur hiérarchie, décidé de ramener dans leurs locaux Jean Pascal Ndong. En plus de garder ses téléphones.
Le site Pyramidemedia indique à cet effet, « à Jean Christophe Mbohi, Jean Pascal Ndong n’a rien avoir avec la publication de cet article. Il serait donc élégant de le laisser tranquille, au lieu de le faire traîner dans une unité de gendarmerie alors qu’il a des ennuis de santé. »
Mais diantre, qu’est-ce qu’il y a de diffamatoire dans ce qui a été dit par la presse ?
Rien de diffamatoire, si ce n’est la réalité sur la misère que vivent actuellement les agents. Neuf mois d’impayés de salaire, un personnel mis en chômage technique, une administration qui tourne au ralenti, l’assemblée générale devant aboutir à la mise en place de la commission nationale du MAEP qui n’est pas organisée à ce jour.
Devant cette réalité la presse fait comment ? Doit-elle se taire devant la souffrance des compatriotes au risque de subir les intimidations et interpellations dans les unités de police et de gendarmerie ? Jean-Chistophe Mbohi croit-il réellement que la plainte émise contre X à la DGR va permettre de régler les problèmes dans lesquels cette structure est engluée ?
Du reste, cette nouvelle affaire vient mettre en évidence les assailles portées à l’endroit de la liberté de la presse au Gabon. Il est donc normal que le Gabon soit classé à la 117e place sur 180 pays en matière de respect de la liberté de la presse. Tout simplement pitoyable !
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