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Société

Interview : « Pourquoi la DGTT observe le silence face à la reproduction frauduleuse d'un document aussi sensible que la carte grise ? »

IMG Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné.

 

Pendant près de deux mois, il n’a cessé de monter au créneau pour dénoncer l’établissement par des réseaux mafieux de fausses cartes grises, des cartes grises à doublon et des visites techniques frauduleuses. Dans cette interview,  le président de la  Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné, répond aux questions de la rédaction de Top Infos Gabon sur le sens du combat qu’il mène. Lecture.

 

 

Après des semaines  de dénonciations et d’accusations à l'endroit des responsables de la Direction générale des transports terrestres (DGTT) en rapport avec  des usages de faux dans l’établissement  des cartes grises, les plaques d'immatriculations et des visites techniques, pouvez-vous nous faire le point de l'évolution de votre combat ?

 

 

Nous avons entrepris des actions de dénonciations publiques, parce que la Direction générale des transports terrestres (DGTT) que dirige Anatole Kabounou, n'était pas et ne nous semble toujours pas disposée à conduire les réformes qui s'imposent pour mettre fin aux trafics de documents. A la suite de la collecte et de la centralisation de toutes les informations relatives à ces faits criminels, nous pouvons dire avec certitude qu'il y a des implications qui mettent en doute la probité des responsables de cette administration.

 

Autrement dit pour vous, certains responsables de la DGTT sont impliqués dans ces réseaux de trafics de documents officiels ?  

 

Les preuves regroupées lors des différentes investigations  permettent aujourd’hui de l’affirmer. Dans le cas des fausses cartes grises par exemple, nous constatons que depuis le début de nos dénonciations plus aucun véhicule ne se présente en visite technique à Gabon Autosur avec des documents totalement faux. Mais il est évident que lesdits véhicules sont toujours en circulation. Alors où vont-ils désormais établir leurs visites techniques ? Pourquoi cette situation ne préoccupe t'elle pas la DGTT ? Pourquoi à ce jour, nous ne sommes toujours pas conviés à une séance de travail pour que cette entité nous dise ce qui a été fait dans le sens de mettre fin à cette situation ?

 

 Quand il s'est agi de la falsification de faux résultats du COVID-19, nous avons tous vu le COPIL menacer de déposer une plainte contre les réseaux de faux documents en rapport avec les tests. Pourquoi  la DGTT garde le silence face à la reproduction frauduleuse d'un document aussi sensible que la carte grise ? Pourquoi les responsables du Centre national d'édition des documents de transports veulent faire croire à une situation sans gravité  en dédramatisant les faits ?

 

Au sujet des immatriculations controversées et des fausses visites techniques, là encore aucune action n'est entreprise. Le centre de contrôle technique, Autobilan Agréé, a admis devant tout le monde qu'il sous-traite le service d'établissement des plaques d'immatriculation à son concurrent Gabon Autosur. Cette pratique constitue une violation, en son article 3, des termes de la convention qui l’a lie au ministère des Transports. C'est dans ce même contexte de fraudes généralisées que  des plaques destinées aux immatriculations temporaires se retrouvent en plaques diplomatiques. Nous constatons également que dans la même logique, cette entreprise ( Autobilan Agréé) délivre encore en toute impunité les visite techniques poids lourds alors qu’elle ne dispose toujours pas  du matériel, ni d’installations appropriées.

 

Le laxisme voir la complicité  des responsables de la DGTT a des conséquences graves sur la sécurité routière, la sécurité publique et la sécurité nationale avec une incidence sur l'économie nationale.

 

Pourtant, il nous semble que tous ces problèmes ont fait l'objet de discussions entre la CGPMEI et le Syndicat national de la DGTT (SYNADGTT). Que retenir de ces  échanges ?

 

D'abord il faut retenir que les discussions avec le SYNADGTT ne sont pas des discussions directes avec l'administration, même si certains responsables ont pris une part active à ces échanges. Il se trouve que nous avons eu les responsables de la DGTT et du centre à titre consultatif. Nous les consultions pour avis et indications. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'à la suite de nos discussions nous avons consigné à titre de recommandations nos orientations dans une note explicative qui a été récemment transmise au ministre des Transports, Armel Bounda Balondzi. Il convient de dire ici que le ministre des Transports qui attendait l'issue de ces travaux nous recevra dans quelques jours pour une étude détaillée desdites recommandations.

 

Mais je peux me permettre de vous dire que s'agissant des cartes grises, l'une de nos grandes orientations porte sur l'ouverture d'une enquête pour savoir à qui profite les sous déclarations d'immatriculations. Nous nous sommes également prononcés sur le soutien à apporter à la société SASL, laquelle avait déjà commencé à travailler sur le processus de la numérisation des documents de transports. Laquelle numérisation est, à mon sens, la réponse adaptée pour mettre un terme à l'usage de faux et à l’existence  des doublons.

 

Devant toute l'assistance lors de ces échanges, il a aussi été clairement admis que la société SGTC/Autobilan Agréé ne disposait pas d'équipements et d'installations exigées pour effectuer les visites techniques des véhicules poids lourds. Par conséquent, il fallait procéder à l'arrêt immédiat desdites prestations au sein de cette entreprise.

 

Si le ministre venait à ne pas m'être en application vos recommandations qu’est-ce que vous envisagez ?

 

Vous savez, contrairement aux différentes opinions nous pensons que le Gabon est un Etat de droit. Nous nous sommes engagés dans une démarche de respect de la légalité et nous allons continuer dans ce sens. Nous avons l'assurance que monsieur le ministre des Transports veut parvenir à solutionner les situations ici décriées et qu'il ne ménagera aucun effort allant dans ce sens.

 

Mais nous sommes aussi conscients des nombreuses implications autour de ces faits qui profitent à bien des personnes dans l'ombre et que ces influences sont à l'origine du pourrissement et de la persistance de ces actes criminels. C'est pour cela que nous ne cessons de les dénoncer publiquement afin d'éloigner toutes les mains noires dans ce dossier.

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