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Politique

Jean Marc Ekoh n'est plus : le départ du dernier témoin de la véritable histoire politique du Gabon

IMG Jean Marc Ekoh de son vivant.

 

 

Jean-Marc Ekoh Ngyema, ancien ministre  dans les régimes de  Léon-Mba et d'Omar Bongo a tiré sa révérence hier, lundi 3 janvier 2022, à Bitam, dans la province du Woleu-Ntem. Le natif de Nkoaloa dans le département du Ntem avait 92 ans. Il laisse le souvenir d'un hiérarque qui a milité pour la construction d'une école gabonaise forte et l'épanouissement  de la jeunesse gabonaise.

 

Dès l'annonce de son décès, les messages de soutien à l'endroit de sa famille ne se sont pas fait attendre. Les hommes politiques, la société civile et les citoyens lambda ont tenu  à saluer la mémoire de ce grand commis de l'État.

 

" C’est avec une vive émotion que j’apprends le décès du Ministre Jean Marc EKOH, pionnier de l’Éducation nationale et de la défense de la cause de la jeunesse. Mes pensées vont à ses courageux homologues de l’Association des Hauts Dignitaires. À la famille de ce Grand Serviteur de l’État illustre figure politique, j’adresse mes sincères condoléances " , a indiqué Jean Ping sur sa page Facebook.

 

« Nous avons appris avec grande consternation le décès de Jean Marc Ekoh, très grand serviteur de l’État, grand républicain, grand démocrate. Son nom restera gravé indélébilement dans les annales de la République. Si nous étions dans un pays normal, les obsèques de dimension nationale devraient être organisées. Mais bon…Mes très sincères condoléances à sa famille, à l’association des dignitaires gabonais et au peuple gabonais», a écrit Alfred Nguia Banda, homme politique gabonais en exil en France.

 

Le parcours d'un homme d'Etat

 

Né en 1929, à Nkoaloa (Bitam dans le Woleu-Ntem), Jean-Marc EKOH débute ses études à l’école protestante d’Ayananga’a (1937-39) puis va les poursuivre à l’école Mfoul d’Oyem où il obtient son certificat d’études primaires indigènes (CEPI). Admis aux cours complémentaires, il est inscrit à Lambaréné et sort en juin 1945, avec son diplôme de moniteur, assorti de la mention « admis à enseigner ». Pendant une bonne décennie, Jean-Marc EKOH ira ainsi d’école en école. Durant cette même période, il préside aussi le Conseil de la jeunesse du Gabon. Une implication importante puisqu’il représentera le Gabon en 1961, à l’Assemblée mondiale, tenue aux Etats Unis.

 

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il continue sa formation, en autodidacte et au sein des mouvements de jeunesse, notamment dans le scoutisme, où il se distingue comme un bon tribun et un jeune leader panafricain. Entre 1949 et 1957, il est président du Conseil de la jeunesse du Gabon, ensuite vice-président de l’Assemblée mondiale de la Jeunesse. Cette vie associative lui donne la possibilité d’effectuer de nombreux voyages dans le Gabon profond, en Afrique et dans le monde.

 

 

En 1957, il débute en politique, dès le 31 mars, il est élu à l’Assemblée territoriale du Gabon, avant de devenir député du Woleu-Ntem, sous les couleurs de l’Union démocratique et socialiste du Gabon (UDSG). A compter de ce moment, Jean-Marc EKOH va occuper différents postes ministériels. Dans son premier gouvernement, Léon Mba lui confie le portefeuille du Travail, de la Jeunesse et des Sports, avant de le nommer à L’Education Nationale, un ministère dont il s’occupe jusqu’en 1962. L’homme est jeune, et à l’image d’autres enseignants illustres de l’époque, comme Léopold Sédar Senghor, il place l’intérêt populaire au centre de son engagement. Le putsch militaire du 17 février 1964 le voit en toute logique rejoindre le gouvernement provisoire de Jean-Hilaire Aubame. L’aventure tourne court. Jean-Marc EKOH est jugé et incarcéré à la maison d’arrêt de Libreville. Il se retire après trois ans dans la vie politique.

 

En 1967, Omar Bongo le rappelle a ses côtés et lui confie le secrétariat d’État à l’Habitat et à l’Urbanisme.  Puis il devient ministre d’Etat, chargé de la jeunesse, des sports, des affaires culturelles et du tourisme (25 janvier 1968). Quelques mois plus tard, en juillet 1968, il occupe le poste de ministre d’Etat, chargé de la santé publique et de la population.  

 

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