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Justin Ndoundangoye au tribunal : « pieds nus, babouche coupée en main »

IMG Hier aux côtés d'Ali Bongo, c'est désormais la descente aux enfers pour Justin Ndoundangoye

L’ex ministre des Transports a comparu hier pour une audition devant le juge d’instruction. Justin Ndoundangoye l’air pourtant en forme était pieds nus, une babouche coupée en main. Témoignage de Lionnel Engogha, juriste présent hier au tribunal.

Ce vendredi 7 février, la salle d'audience correctionnelle du tribunal était noire de monde: d'un côté, les élèves du lycée de Nzeng-Ayong, les parents, amis et connaissances, venus nombreux assister ou soutenir les leurs. De l'autre côté, aux bancs des prévenus, mes amis Ballack Obame, Kelly Ondo et ses frères d'armes en attente d'être conduits auprès du juge d'instruction.

 

Le dispositif sécuritaire est également au rendez-vous, au Rond-point de la Démocratie: des policiers positionnés en sentinelle, pendant qu'au tribunal les agents de la sécurité pénitentiaire redoublent de vigilance. L'atmosphère est tendue, en prévision d'un éventuel mouvement d'instabilité.

 

Puis vint l'entrée en salle d'audience de Patrichi Tanasa et de Justin Ndoundangoye. Aussitôt, certains s'interrogent: ils (Tanasa et Justin) vont être jugés aujourd'hui ? Les deux gars qui ont fait la Une des médias et des réseaux sociaux ont visiblement bonne mine. Ils sont détendus, le sourire aux lèvres, comme des gamins à leur anniversaire. En les voyant j'ai aussitôt compris que les deux passeraient sûrement en instruction peut-être pour une notification.

 

Mais ce qui attire davantage les regards sur Justin Ndoundangoye est qu'il est venu au tribunal avec une babouche coupée qu'il tient en main. Il marche donc pieds nus.Les deux prennent place, à côté des autres détenus, non loin de là où j'étais assis.Justin Ndoundangoye, je le connais depuis, car nous étions dans le même quartier à la Cité Mebiame. A cette période, il bossait encore à Pizzo Shell, avant de déménager, quand il a commencé à la BGFI.  Nous regardions souvent les matchs ensemble: c'est un féru supporter de l'Olympique de Marseille. Au quartier, on l'appelait ''First " il était sociable.

 

Celui qui était assis à côté de moi me dit : ''ce n'est pas toi que Justin appelle derrière ?'' Quand je me retourne en regardant Justin: effectivement, il essayait de me faire des gestes ! Mais j'ai du mal à comprendre son langage gestuel. Puisque l'audience n'avait pas encore débuté, je vais alors vers Justin. Aussitôt, un agent de la sécurité pénitentiaire s'interpose: ''Oh monsieur, ça ne se passe pas comme ça!". Mais Justin parvient à me dire : "s'il-te-plaît, appelle ma femme, dis lui de m'apporter une paire de babouches ou des chaussures.'' J'étais d'abord étonné qu'il me reconnaisse, après toutes ces années. (Pendant ces années de vaches grasses, il venait organiser des cérémonies, des compétitions sportives au quartier, mais je n'ai jamais pris part à une seule de ses manifestations, bien que j'ai été sollicité à plusieurs reprises).

 

Lorsqu'il me demande d'appeler sa femme, je lui dis de me donner son numéro de téléphone. Mais l'agent de la sécurité pénitentiaire refusa qu'il me communique ce numéro. J'essaie de négocier, l'agent reste imperturbable.
Je dis alors à l'agent: "comme vous refusez qu'il me donne le numéro de téléphone de sa femme, est-ce que moi-même je peux aller lui acheter une paire de babouches ?" L'agent répond favorablement.

Justin me donne vite sa pointure. Je vais rapidement au Rond-point de la Démocratie. En allant vers la Gaboprix, je trouve un cordonnier qui vend les babouches que lui-même confectionne. Il me dit qu'une babouche coûte 7.000 Fcfa. Je lui dis que moi je n'ai que 5.000 fcfa. Le cordonnier accepte et je choisis la paire de babouches.

 

De retour au tribunal, je trouve que l'audience est ouverte. Mais un agent me dit aussitôt que ''Justin et Tanasa sont déjà partis chez leur juge''. Je me rends alors à l'école de la magistrature, qui fait office de bureaux du tribunal spécial .Je trouve Justin, Tanasa et un autre Ajevien assis au couloir en train de papoter. L'agent de police présent au poste me demande de sortir les babouches du sachet. Il me dit: ''j'espère que tu n'as pas mis un liquide dessus ! '' et moi de lui dire '' on met souvent quel liquide sur les babouches ?'' Puis , je lui remets la paire de babouches, et il va à son tour la remettre à Justin...

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