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Politique

La lettre d'hommage de Bertrand Zibi à Hervé Mombo Kinga : « je suis sans voix, petit Frère, je suis en larmes, mon cœur est meurtri… »

IMG Bertrand Zibi Abégué, prisonnier politique.

A

Mon Très Cher Petit -Frère

Mombo Kinga (Matricule 001)

 

Mon Cher Matricule 001, Dibal

 

Au moment où tu t’apprêtes à quitter cette terre des vivants pour ta dernière demeure, auprès de notre Seigneur Jésus-Christ, permets-moi de t’écrire ces quelques mots du fond de ma cellule à la prison centrale de Gros-bouquet où tu m’avais trouvé et laissé. En effet, cher petit Frère, tu avais été écroué à la prison centrale de Gros-bouquet où je me trouvais déjà.

 

Le lendemain de ton incarcération, tu avais tout fait pour venir me voir où je me trouvais au quartier disciplinaire C/A (quartier des Fous). Tu avais fondu en larmes en me voyant au milieu de tous ces malades mentaux. Nous nous sommes enlacés et j’ai essuyé tes larmes, tu m’as donné des nouvelles du pays et nous avons prié. Je m’en souviens comme si c’était hier. Nous nous sommes souvent revus. Nos rencontres ici en prison étaient des moments de partage de communion et de discussions sur notre pays le Gabon.

 

Nous avons établi de commun accord ce que nous appelions le ‘’Code d’Honneur’’. Au C/A parmi nos frères malades mentaux, nous chantions la concorde notre Hymne Nationale ensuite tu entonnais ‘’ Libérer la Liberté ’’ de Pierre Claver Akendengue et nous terminions toujours par la chanson Gospel de la Chanteuse Gabonaise ‘’ VANESSAH B ‘’ ‘’ NZEMBI BU BWE’’. C’était notre rituel pour nous donner courage, espérance et surtout espoir.

Tu m’appelais affectueusement le NDJIM, l’IVOUNDA, GNAMORO.

 

Après ta sortie de prison, tu es venu me voir et tu m’as confié ton fils, qui avait été incarcéré à la prison afin que je puisse veiller sur lui. Vraiment je suis sans voix, petit Frère, je suis en larmes, mon cœur est meurtri. Je n’ai pas su que tu étais malade, j’ai juste appris ton décès. Comme tu le sais l’information nous parvient ici très en retard.

 

DIBAL, comme je t’appelais souvent, je veux te dire un grand merci, pour ton engagement total pour la libération de notre pays le Gabon, merci pour ton courage, merci pour ta lutte contre les injustices, merci pour ton sacrifice pour la patrie, du fond du cœur DIBOTI, DIBOTI. Tu as mené le bon combat, sache que ton nom sera inscrit au panthéon de notre pays le Gabon. Au moment où tu vas rejoindre la terre de nos Ancêtres, je te prie de saluer de ma part tous les combattants de la liberté, qui nous ont précédés, je pense particulièrement aux feus : Maitre Fabien MERE, Casimir OYE MBA, André MBA OBAME, Pierre MAMBOUNDOU, NDOUNA Dépenaud, Martine OULABOU, Doukagas NZIENGUI, Lieutenant-Colonel Jean- Marie DJOUE DABANY, MBOULE BEKA, Colonel Alphonse LAYIGUI, OBEYE Christophe, OSSIALI ONGAYE, Capitaine Alexandre MANDZA NGOKOUTA, Aïssa, TOULEKIMA, MBA Germain, Joseph RENDJAMBE, SONNET et tous les autres morts pour notre pays le Gabon.

 

J’envoie à ta famille éplorée ma modeste contribution de 100 000f (Cent Mille Franc CFA) pour tes obsèques. Je n’ai pas pu t’offrir l’Abacost (costume) que tu m’avais demandé, à ma sortie de prison. Dommage……. Je te l’offrirai lorsque nous nous retrouverons au paradis en présence de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Que le Tout Puissant t’accueil dans son royaume. Que les Anges du Ciel veille Eternellement sur ta Famille !

Que la Terre te soit légère Matricule 001 !

Va en paix !

 

Depuis la Prison Centrale de Libreville,

Bertrand ZIBI ABEGHE

Citoyen Gabonais-Américain

MONE ESSABDZANG YA BOUTH-ENGASSE

MONE NGOANE ESSABOAK YA MOMO

Affectueusement appelé :

LE GNAMORO, l’IVOUNDA, le NDJIM, le NDOMBABA, l’OKOULOU, le DJDJI, le NDOSS, le NKOUKOUMA, le Répé, le DIBAL, l’AS des As, ZAMBE

 

 

                                                                                 Bertrand ZIBI ABEGHE

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