Les obsèques de Fabien Méré à son domicile de Derrière la Prison.
Jusqu’au bout il aura hanté le pouvoir. Sa mort n’a pas sonné la fin du combat que l’avocat a mené tout long de sa vie pour l’alternance démocratique dans son pays. Bien au contraire, décédé le 27 janvier dernier à Paris, les obsèques de l’avocat, défenseur des droits de l’homme, suscitent une vive polémique depuis deux jours au Gabon. A la limite un bras de fer entre le gouvernement et proches de Me Méré.
Le régime de Libreville, au prétexte du respect des mesures sanitaires liées à la Covid-19, a fait interdire les cérémonies d’hommage à Me Méré aussi bien au Tribunal de Libreville qu’à la foire de Port-Gentil en plus du quartier général de Jean Ping ( aux Charbonnages). Le gouvernement n’a autorisé les cérémonies qu’aux domiciles familiaux de Libreville et de Port-Gentil. Mais c’était mal compté avec la détermination des avocats, qui en dépit de la fermeture de la salle des "pas perdus" au Tribunal de Libreville ont décidé de rendre les derniers hommages à leur confrère à l’esplanade de la maison de l’Avocat, ce jeudi 04 mars en matinée.
Quelques heures plus tard, autour de 13 heures, les personnalités politiques de l’opposition, comptaient à leur tour s’incliner sur la dépouille de Méré. La cérémonie prévue au QG de Jean Ping n’aura finalement pas lieu, puisqu’un cortège de la gendarmerie nationale va empêcher le corbillard de se rendre à cet endroit. Les interventions des membres de la Coalition pour la nouvelle République autour de Jean Ping ne vont pas changer grand chose à ce blocage. Le cortège n’aura pas d’autre choix que de se rendre à « Derrière la Prison », au domicile familial, pour les derniers hommages avant le départ pour Port-Gentil.
Le blocus du gouvernement est immédiatement condamné par plusieurs militants de l’opposition et de la société civile. « Même mort, Méré n'a cessé de faire trembler le pouvoir » indique avec ironie un activiste.
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