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Politique

Les véhicules de BLA vendus et redistribués : Ce scandale qui éclabousse les anciens responsables de la DGR

IMG Quelques voitures de BLA retrouvées.

Par Wilfrid Kombe Nziengui

 

Le Gabon est un pays particulier ! Pays où le vol est le sport le mieux pratiqué, même au sein des entités censées lutter contre les malversations et autres délits. La preuve, ce scandale qui vient d’éclater au sein de la Direction générale des recherches (DGR). Les nouveaux responsables de cette  unité de la gendarmerie nationale viennent d’être sommés par la présidence de la République de diligenter une vaste opération visant à retrouver et à récupérer l’ensemble des véhicules appartenant à Brice Laccruche Alihanga (BLA). Après l’arrestation, en décembre 2019, de l’ancien Directeur de cabinet du président de la République pour malversations financières, concussion et blanchiment d’argent, la DGR avait procédé, dans la foulée, à la saisie de l’ensemble des véhicules lui appartenant. Ces bolides, toutes marques confondues, qui étaient censés servir de preuves dans une affaire aussi sensible, avaient été parqués dans les locaux de la DGR au Camp Roux.

 

Sauf que trois ans après, alors que Brice Laccruche Alihanga n’est toujours pas jugé dans le procès en lien avec les malversations financières, les véhicules gardés à la DGR ont tous quasiment disparu. Il n’en fallait pas plus, pour que cette affaire provoque des remous aussi bien à la présidence de la République qu’au sein du gouvernement. Surtout qu’au même moment le régime tente d’organiser le plus rapidement possible le procès de BLA, alors que la France (pays d’origine de BLA) demande ni plus ni moins que sa libération et son extradition.

 

Conséquence, le Palais du bord de mer va donner instruction, pour qu’une opération soit déclenchée, afin que les véhicules soient retrouvés. Alors que les recherches se poursuivent, des sources proches du cabinet du ministre de la Défense, Félicité Ongouori Ngoubili, parlent d’une vingtaine de véhicules retrouvés et ramenés au Parking de la DGR. Parmi les véhicules retrouvés, on retrouve des grosses cylindrées dont des berlines et gros 4×4 de luxe qui étaient, semble-t-il, déjà aux mains de particuliers.

Selon certaines informations, d'autres véhicules et pas des moindres seraient toujours détenus pour la plupart par des hauts cadres de la République. A l'exemple d'un Toyota de type Tundra qui serait détenu par un membre du gouvernement, acquis grâce à la bénédiction des anciens responsables de la DGR.

 

De hauts gradés de l'armée impliqués

Des hauts gradés de la Direction générale des services spéciaux (DGSS) et de la Direction générale de la recherche (DGR) ont été immédiatement rendus responsables de cette disparition au point que nombre de ces responsables seraient désormais dans le viseur d’une procédure disciplinaire, et même judiciaire. Le Colonel Jean-Norbert Madjoupa, ancien responsable de la DGR au moment des faits, mais  désormais à la retraite, est le plus cité dans cette affaire. D’après des sources judiciaires au fait du dossier, le Colonel aurait sollicité du parquet une vente aux enchères de ces véhicules pour non seulement libérer le parking de la DGR, mais aussi éviter que ces biens ne subissent l'usure des intempéries.

 

Pour lui, il était donc préférable de les vendre pour faire générer des bénéfices dans  les caisses de l'Etat. Sauf que d’après certains responsables à la présidence de la République, l’objectif inavoué de cette opération visait à maquiller la disparition de plusieurs véhicules. Après le départ du Colonel Madjoupa, les nouveaux responsables de la DGR n’ont surtout pas voulu se salir les mains dans cette affaire sensible. Immédiatement, ils vont répertorier les véhicules encore parqués avant de lancer l’opération de récupération des véhicules vendus et distribués en toute illégalité. « Cette opération vise aussi à redorer l’image de la DGR très souvent ternie à travers des actes aussi blâmables », commente un responsable sous couvert de l’anonymat.

(Affaire à suivre…)

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