Par Orca Boudiandza Mouele
Il y a du grabuge dans la maison Gabon Télévision. Déjà ouvertement critiquée dans l’opinion pour la censure d’un numéro de l’émission télévisée Surface dénonçant la mafia de Mustapha Aziz, Président du conseil d’administration de la société Satram, la direction de la première chaîne est une nouvelle fois mise en cause dans la gestion des hommes et du contenu médiatique. Dysfonctionnement, gestion approximative, exclusion, censure, Sébastien Ntoutoume, directeur général de la Télévision nationale est au banc des accusés.
La preuve, le 15 septembre 2020, Edgard Nziembi Doukaga, journaliste principal en fonction à la direction des actualités de la chaîne a fait parvenir au ministre de la Communication une correspondance dans laquelle il demande « respectueuse » une réaffectation « dans une autre administration ou entité sous tutelle ». « Cette sollicitation traduit mon intention de quitter une entité engluée dans des dysfonctionnements, une gestion approximative des ressources humaines et progressivement désertée par plusieurs confrères victimes de cyniques exclusions et de censure dans leurs productions quotidiennes, sous prétexte du respect de la ligne éditoriale », indique le journaliste principal.
Conséquence, relève Nziembi Doukaga, plusieurs journalistes et techniciens sont chassés des services par ces pratiques imputables à la direction générale. Laquelle direction, poursuit-il, instrumentalise quelques responsables contre d’autres, au point d’altérer l’autorité de certains directeurs.
Preuve d’une censure imposée en mode de gestion, l’ancien conseiller en communication du ministre Justin Ndoudangoye, relève : « je totalise depuis ma reprise de service en janvier, cinq éléments décidés en conférence de rédaction, tournés à des kilomètres en utilisant mon propre véhicule et non diffusés à la dernière minute sans être tenu informé des mobiles ».
Et de rajouter : « Si elle (la censure) consolide la posture de ceux qui en décident, cette censure qui viole l’éthique est de nature à heurter violement la crédibilité des journalistes que nous sommes tous ».
Par ailleurs rajoute Nziembi Doukaga : « le grave incident survenu au JT 20hOO du lundi 14 septembre n’est que la funeste suite d’une série et la conséquence d’une gestion clanique et amicale des ressources humaines. Le niveau d’entêtement de la direction générale ne m’autorise plus à espérer une amélioration de la situation dans l’immédiat ». Reste à savoir la réponse que va donner l’actuel ministre de la Communication à cette requête. Surtout qu’elle traduit le climat délétère qui règne dans la structure.
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