Malversations à la CDC : Ditona Moussavou lavé de toute accusation

Alain Ditona Moussavou, ancien directeur général de la CDC.

C’est une double victoire pour l’ancien Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Alain Ditona Moussavou, banquier de formation, proche de l’ancien ministre Paul Toungui, vient d’être, lui aussi, disculpé dans l’affaire de détournement de fonds en lien avec l’achat d’un terrain par la CDC que dans la gestion de ladite entité.

Dans la première affaire, les instances judiciaires ont reconnu, en se fondant sur les éléments de preuve, que le rôle de Ditona Moussavou s’était arrêté à la mise à disposition des 4 milliards 629 millions de Fcfa dans un compte séquestre dont la gestion était assurée par Me Estelle Brahime. Conformément aux dispositions du cahier des charges, cet argent ne devait être décaissé que pour la viabilisation et la mise en valeur du terrain. Or, le ministre Magloire Ngambia va décider, unilatéralement, de faire débloquer les fonds et de procéder à une sorte de redistribution entre amis, parents, collaborateurs. Ditona Moussavou n’a donc perçu le moindre copeck dans la transaction.

Quant aux accusations portant sur la gestion de la CDC, la Cour des comptes, dans son rendu, vient de balayer les éléments contenus dans le pré-rapport produit par les auditeurs. Le gendarme financier reconnaît qu’après confrontation et investigation, Ditona Moussavou n’a jamais perçu, pendant deux ans, un niveau de rémunération non-conforme à la réglementation en vigueur. Puisque son salaire, un peu plus de 7 millions de Fcfa, correspondait au statut de la CDC qui est un établissement public à caractère industriel et commercial. En outre, ce salaire avait bel et bien été validé aussi bien par le Conseil d’administration que par la tutelle, le ministère de l’Economie.

La Cour des comptes a, par ailleurs, relevé qu’il n’y a jamais eu de malversations en lien avec la réforme d’une partie du parc automobile au bénéfice de plusieurs responsables. Le ministre de l’Economie avait bel et bien validé la transaction et que celle-ci avait respecté toute la procédure en vigueur.

Qui a voulu en découdre avec Ditona Moussavou ?

Au regard d’une telle décision rendue par la Cour des comptes, une question demeure : Qui a voulu en découdre avec Ditona Moussavou, en se fondant sur le pré-rapport de la Cour des comptes ? La réponse n’est pas très loin qu’on se rappelle que Ditona Moussavou s’était ouvertement opposé à Brice Laccruche Alihanga en ce qui concerne le décaissement d’une somme importante des caisses de la CDC. Bla, à l’époque tout-puissant Directeur de cabinet du Président de la République, va jurer la main sur le cœur obtenir la tête du banquier natif de Mayumba. Quelques mois plus tard, Ditona Moussavou est débarqué et remplacé de la tête de la CDC par Herman Nzoundou Bignoumba un Ajevien pur jus. Ce dernier, avec la bénédiction de Bla, va se servir de ce pré-rapport accablant contre Ditona Moussavou pour l’envoyer à Sans-Famille. Ironie de la vie, Ditona Moussavou va être totalement blanchi et ses bourreaux vont le remplacer à la prison du Gros-Bouquet.