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Société

Malversations et interpellations aux Transports : « Si les agents auditionnés n'ont rien à se reprocher, il est évident que la justice les mettra hors de cause… »

IMG Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene, président de la CGPMEI.

Ainsi  parle, Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene. Le Président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) estime qu’au moment où des arrestations et des interpellations ont lieu au sein du  ministère des Transports, il est indispensable que les investigations aillent jusqu’au bout.

 

Propos recueillis par Léandre Mapoté

 

Plusieurs responsables syndicaux vous accusent d’être à l’origine de la série d’arrestations des agents du Centre national d’édition et de délivrance des documents de transports. Pourquoi, selon vous ?

 

Je suis surpris de l'attitude manifestée par les syndicats des personnels de l'administration des transports à l'égard du Président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) que j'incarne, depuis le démarrage des auditions d'un petit groupe d'agents du Centre national d'édition et de délivrance des documents de transports (CNEDDT), depuis le mercredi dernier, à la DGR. Le Président Wilfrid Essingone dirige un syndicat respectable. S’il veut connaître les motifs, qui entourent les auditions de ses collègues, à la DGR, rien de plus simple que de se diriger vers le procureur de la République ou directement à la DGR. En optant pour cette démarche, il aura, assurément, les réponses à ses interrogations. Tous les officiers de Police judiciaire sont sous le contrôle du procureur de la République. Donc, pourquoi cette agitation inutile, si le parquet peut répondre à leurs préoccupations ?

 

Par ailleurs, j'ai entendu le Président Wilfried Essingone dire solliciter du ministre des Transports les assurances que les agents du département veulent travailler dans la quiétude et à l'abri des arrestations arbitraires. Monsieur Wilfried Essingone, en sa qualité de représentant des agents publics de l'Etat gabonais, devrait être bien conscient que dans cette affaire, il ne s'agit pas de tous les agents du département, mais comme lui-même l'a déclaré, ce sont cinq (5) agents du CNEDDT qui font l'objet d'auditions à la DGR. Il s'agit donc de personnes bien ciblées auxquelles les Forces de l'ordre reprocheraient peut-être des actes hors-la-loi.

A travers cette opération, y a-t-il une volonté de mettre de l’ordre dans une administration gangrénée par la corruption et les actes de malversation de tous genres ?

 

C’est donc, pour moi, l'occasion de rappeler au camarade Wilfried Essingone, que Brice Constant Paillat est le ministre des Transports de la République gabonaise, nommé par le Chef de l'Etat. C'est également ce même Chef de l'Etat qui s'est engagé dans une lutte acharnée contre la corruption active ou passive dans laquelle les agents publics comme ceux du CNEDDT semblent être visés en première ligne. En sollicitant du ministre des Transports la protection, c'est demander à ce dernier de tourner le dos aux orientations fermes du Chef de l'Etat et de signer un chèque en blanc aux voleurs et à un groupuscule de contrebandiers, qui portent le nom d'agents publics.

Mieux, je me permets de vous informer que lors de l'audience que nous avait accordée le ministère des Transports, Brice Constant Paillat, le 26 janvier dernier, ce dernier nous avait, clairement, fait état d'une demande d'ouverture d'enquête, qui avait été sollicitée par son prédécesseur Léon Armel Bounda Balonzi auprès du ministre de la Défense nationale pour des dénonciations se rapportant à la délivrance de faux documents de transport, à la manipulation frauduleuse des données à caractère personnel dans le cadre de l'édition des cartes grises.

Pourtant, il y a encore quelques mois, les différentes entités s’engageaient à œuvrer à l’ouverture d’enquêtes, afin de déceler le niveau des malversations et d’identifier les différents auteurs. Comment expliquer cette volte-face ?

Justement, pour en revenir aux conclusions de nos travaux du mois d'août 2020, les procès-verbaux sont, suffisamment, clairs sur les recommandations, qui ont été adoptées par les parties prenantes auxdits travaux. En page 6, alinéa 5, il est, clairement, stipulé que les participants à ces travaux conviennent de la nécessité d'œuvrer à « l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les malversations liées aux faux documents et actes de transport ».

Ce procès-verbal a été signé et paraphé par la Direction générale des transports terrestres (DGTT), le Syndicat national des directions générales des transports terrestres (SYNADGTT), le Centre national d'édition et de délivrance des documents de transport (CNEDDT), la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), les sociétés Gabon Autosur et Auto Bilan Agréé. Je transmettrai ces procès-verbaux aux enquêteurs de la DGR et au parquet de la République.

 

Transmettre ces procès-verbaux aux enquêteurs de la DGR et au parquet de la République : oui, mais pour quels objectifs ?

 

Pour des questions de transparence. Il n'est nullement question, ici, de dire que la CGPMEI est seule responsable de l'ouverture de cette enquête en cours, car, non seulement, il s'agit d'une volonté affichée par tous les participants aux travaux du mois d'août 2020 à la salle de réunion de la DGTT, mais également, il faut retenir, derrière cela, la manifestation des orientations fermes du Président de la République à lutter contre la corruption sous toutes ses formes en République gabonaise. Donc, si les agents auditionnés n'ont rien à se reprocher, il est évident que la justice les mettra hors de cause après les auditions.

 

Votre mot de la fin

La déclaration du camarade Ghislain Malanda, qui annonce la saisine de la justice dans les jours à venir, pour clarifier cette situation, nous convient parfaitement. Car il s'agit ainsi pour la justice de procéder à une jonction des procédures, qui permettraient de mieux édifier tout le monde et de dégager les responsabilités de chaque partie engagée.

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