En mai dernier, au plus fort de la cabale médiatique visant à déchoir Eugène Mba, l’opinion publique avait été surprise de découvrir une correspondance de la gouverneure de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba, rappelant à l’ordre l’ancien maire. Dans cette missive qui avait curieusement fuitée dans la presse et dans les réseaux sociaux, Dikoumba indiquait à Eugène Mba que les nominations de son cabinet ne respectaient pas le décret N°401 du 08 mai 2008 fixant la composition du maire.
« A l’épreuve des faits, cette composition est largement dépassée aujourd’hui au regard du nombre important de vos conseillers en activité (une cinquantaine de collaborateurs) », faisait remarquer la gouverneure. La suite de l’histoire est connue de tous. Après toutes ces dénonciations, le banquier de formation est poussé à donner sa démission. Le Parti démocratique gabonais (PDG), majoritaire au Conseil municipal de Libreville, sort de son chapeau une quasi-inconnue, Christine M’ba Ndutume, pour désormais occuper le poste.
Mais voilà que trois mois après son arrivée, Christine Mba Ndutume se rend elle aussi coupable de violation des textes relatifs à la composition du cabinet du maire. Bien évidemment, sans que la gouverneure Dikoumba ne trouve à redire. Pour preuve, dans un arrêté en date du 03 août 2021, dont Top Infos Gabon a pu obtenir copie, le maire de la capitale a nommé 12 conseillers et 9 chargés d’études au sein de son cabinet alors que le décret 401 fait mention de dix conseilles et de cinq chargés de mission au maximum.
A l’hôtel de ville, en plus de la violation des textes, ces nominations suscitent de vives critiques. D’autant plus que la part belle a été accordée aux proches du Premier ministre, Rose Christiane Ossouka. A l’exemple de son ancien attaché presse, Aimé Manix Mondjo qui fait son entrée au poste de conseiller du maire. Patricia Taye, ancien ministre délégué, que l’on dit aussi proche d’Ossouka, intègre elle aussi le cabinet au poste de conseiller. Même nommination au poste de conseiller pour Maixent Ngounga, ancien inspecteur général municipal (IGM) sous l’ère Ossouka. « Ce dernier avait été la première personnalité virée lorsque Léandre Nzué avait pris la tête de la mairie. C’est le retour d’un banni. Mais c’est surtout la preuve qu’Ossouka a repris la main dans la gestion de l’hôtel de ville », ironise un agent.
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