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Obsèques de Fidèle Andjoua : chronique de la guerre froide à Kabala

IMG Le cortège bloqué à la frontière de Kabala.

C’est peu de dire aujourd’hui que la famille d’Omar Bongo Ondimba est au bord de l’implosion. La mort de Fidèle Andjoua, le frère aîné de l’ancien chef d’Etat, jusqu’ici patriarche de la famille, a mis fin à ce qui restait d’unité et  de cohésion dans la grande famille présidentielle. L’opinion assiste médusé, moins d’une semaine après que « le vieux » ait rendu l’âme, à une guerre ouverte sur fond de succession, entre les Bongo Valentin, les Bongo Ondimba et les Bongo Sassou.

 

Chronique d’un premier  bras de fer à la frontière de Kabala

 

Nous sommes le vendredi 23 avril, c’est le jour arrêté par la famille pour la sortie du corps de fidèle Andjoua aussi bien à Libreville qu’à Franceville. Curieusement alors que l’heure est au recueillement, des médias en ligne proches du Palais de Libreville ouvrent « le feu » sur Omar Denis Bongo Ondimba. Le fils d’Omar et d’Edith Lucie est accusé par La Libreville de vouloir entrer sur le territoire national avec une cinquantaine « d’hommes armés jusqu’au dents ». Même son de cloche pour La République qui  voit en cette importante escorte «  un danger pour la souveraineté du pays ». Ce, alors que la sécurité des invités congolais serait assurée par les forces de sécurité au Gabon.

 

Il est 11 heures quand les premières photos du cortège d’Omar Denis  bloqué à la frontière de Kabala sont diffusées sur les réseaux sociaux.  Le journaliste citoyen, Brice Ndong, rend compte, heure par heure,  du bras de fer que d’aucuns qualifient déjà de « crise diplomatique ».  Ce d’autant qu’il est fait état de la présence dans le cortège congolais de la première dame de ce pays, Antoinette Sassou Nguesso. Une information non démentie par le régime de Libreville.  

 

Mais  la présence de la première dame du Congo, venue accompagner son petit-fils aux obsèques de son oncle paternel, ne changera rien à la décision de Libreville de n’autoriser qu’une délégation de 7 individus sur les 59 personnes présentes à la frontière.  Pour épauler les gendarmes présents au poste frontière, un détachement de la Garde Républicaine y est déployé. C’est dire à quel point Libreville campe sur sa position !

 

Finalement, après plusieurs heures d’attente à la frontière de Kabala, Omar Denis et l’ensemble de la délégation décident de rebrousser chemin.  Ils n’assisteront pas aux obsèques de Fidèle Andjoua.  La frustration est grande.  Les proches de Denis accusent ouvertement les Bongo Valentin d’instrumentaliser  le décès du vieux Andjoua pour régler des comptes politiques.

 

Mieux, Omar Denis Junior va lui-même réagir en ces termes : «  Nous sommes ici  pour enterrer Papa Andjoua et non pour faire la guerre au Gabon. Nous ne comprenons pas pourquoi on transforme un problème de famille en une affaire d’Etat.  Pourquoi un tel déploiement de l’armée alors que nous n’avons aucune arme sur nous ».   La teneur de cette  réaction en dit long  sur le fossé qui sépare désormais les deux fractions de cette famille.   Les positions semblent être irréconciliables deux ans avant la prochaine élection présidentielle.

 

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