« En matière criminelle, la loi pénale limite à deux ans, le maximum de la durée de détention préventive… », indique dans une tribune libre, Me Fabien Méré. Bien qu’en exil, depuis 2016, l’avocat inscrit au barreau du Gabon suit avec attention l’évolution du dossier de Pascal Oyougou. Ce dernier, leader politique de l’opposition, est depuis septembre 2017 détenu à la prison centrale de Gros-bouquet.
Quatre ans après son placement sous mandat de dépôt, Pascal Oyougou n’est ni jugé, ni libéré. Le tout en violation flagrante de toutes les dispositions juridiques portant sur la détention préventive. Pourquoi ? Personne ne peut répondre avec exactitude aux raisons d’une détention désormais assimilée à une prise en otage. L’on se souvient juste que quelques mois avant son arrestation, Pascal Oyougou avait été l’un des rares membres de l’opposition à brandir les procès-verbaux issus de l’élection présidentielle dans la province du Haut-Ogooué, localité dont il est d’ailleurs originaire. Les procès-verbaux confirmaient la défaite d’Ali Bongo et la victoire de Jean Ping. Pour ses proches, c'est cet acte de bravoure qui lui vaut tant d'ignominies.
Une triste réalité qui emmène, Me Fabien Méré à indiquer que la dictature comme nous le savons, ne se nourrit que de la violation des droits humains et la création systématique d'états de non droit et de zones de non droit.
Pascal Oyougou est donc devenu depuis quelques mois l'otage de la dictature gabonaise, comme tant d'autres. Triste.
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