Au nom des considérations politiques peut-on tout cautionner ? Tout accepter ? Tout justifier ? Critiqué ces dernières semaines par la presse, Léandre Nzue a jugé opportun d’apporter la riposte à ses contradicteurs. Conséquence, le jeudi 18 juin dernier, le maire de Libreville a organisé une conférence de presse visant à justifier le budget primitif de l’exercice 2020, très décrié. Mais à la vérité l’homme connu pour son franc parler est venu jeter sur la place publique la gestion épicière de la mairie. Une gestion tropicalisée qui recule chaque jour les limites du pensable en matière d’administration des collectivités locales.
Sur la question des recrutements et de l’explosion de la masse salariale, l’édile de Libreville incapable d’apporter une réponse cohérence à ce qu’il appelle « un serpent de mer », a indiqué faire la politique d’Ali Bongo. « Je dois sécuriser les vote d’Ali Bongo à Libreville ( …) pendant que je suis là, Ali Bongo ne va pas perdre à Libreville, les gens que j’ai recruté c’est Ali Bongo qui leur a donné du travail… ». Surtout ne riez pas, Léandre est très sérieux dans ce délire au point de confondre « maire PDG » et « maire de Libreville ».
« Le Sherif de Nkembo » que l’on savait déjà très en deçà des compétences que requiert le poste a semble-t-il oublié que la mairie de Libreville n’est pas une entreprise du Parti démocratique gabonais encore moins celle d’Ali Bongo pour qu’elle serve de base ou de vivier électoraliste lors d’une quelconque élection. L’homme a perdu tout sens de la responsabilité, a jeté dans les toilettes de l’hôtel de ville l’écharpe de maire national, pour revêtir celui d’agent de sécurité de la Commission nationale des élections (CNE). Au point de mettre ceux qui l'on placé à ce poste dans une situation compliquée. Ces derniers devraient songer à le démissionner pour sauver ce qui reste de la République. A moins de se rendre complice du délit de clientélisme. Ce qui aurait d’ailleurs valu à ce maire, dans un pays sérieux, des poursuites judiciaires.
Plus grave, Léandre Nzue vient lui-même d’accuser le PDG et même Ali Bongo , d’être les responsables de l’explosion de la masse salariale plombant de fait le budget de la mairie et rendant impossible tout investissement. Il est donc normal que ce maire indique dans son propos liminaire qu’il soit impossible d’organiser des audits des effectifs et de la masse salariale. Auditer qui ? Et Pourquoi ? Les résultats seront catastrophiques, l'homme sait de quoi il parle.
A ceux qui reprochent en outre, à ce maire de bénéficier d’un important budget de fonctionnement alors que la mairie peine à s’en sortir, Léandre Nzue rétorque que " la recherche de bouc-émissaires est vaine. Ce qui est à l’origine de toutes ces fâcheries, c’est la décision du président Ali Bongo de poser l’acte 1 de la décentralisation en transférant les moyens et les compétences en matière de gestion des ordures ménagères aux vrais responsables." Un argumentaire qui ne convainc personne. Bien au contraire, les propos du maire relèvent surtout l’incapacité de l’homme à redresser la barre. Un autre mauvais casting sous l’ère Ali Bongo.
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