Plusieurs mois de salaires impayés à la Télévision Schekina : Révérend pasteur Mbadinga sur le banc des accusés

Le Révérend pasteur Louis Mbadinga au centre des critiques de ses anciens employés.

Les conseils de l’Inspection provinciale du travail à l'endroit du Révérend pasteur Louis Mbadinga, il y a bientôt trois ans, lors de la première plainte des agents de la rédaction qu’il avait virés, n'ont pas porté leurs fruits. L’homme de Dieu vient à nouveau, dans des conditions totalement opaques, de mettre à la porte une autre vague d’agents.

Ce n’est un secret pour personne, les entreprises de presse gabonaises sont pour la plupart à la ruine. Les uns après les autres, les médias mettent la clé sous le paillasson. Conséquence de la crise économique, de la baisse considérable des ventes, de l’omerta dans l’accès à la publicité et de la réduction de l’aide à la subvention à la presse. Mais certains employeurs, fâchés avec les règles d’orthodoxie dans la gestion d’une entreprise, en profitent pour virer comme de « vulgaires clochards » des employés qui ont donné de leur vie et de leur sang pour le rayonnement des médias.

C’est actuellement le cas de la Télévision Schekina, propriété du Révérend pasteur Louis Mbadinga. Ce dernier vient de mettre une partie du personnel au repos sans qu'au préalable les conditions de mise au chômage technique soient respectées et signalées à l'Inspection du travail de Libreville. Aujourd'hui, les agents tirent le diable par la queue. Des sources internes à ce média religieux parlent de neuf (9) mois de salaires impayés.

Conséquence, certains agents n’ont pas hésité à crier leur mal-être dans les colonnes de la Cigale enchantée : « Nous sommes chassés des maisons  par les bailleurs. D’autres ont vu leur mariage partir en fumée, parce qu’incapables de faire face à leurs obligations familiales », se désole un agent.

D’après des sources proches du dossier, l'un des agents ne pouvant plus tenir le coup a porté plainte contre l'entreprise à l'Inspection provinciale du travail après des conciliations non-abouties.

Convoqué par cette entité qui résout les problèmes des travailleurs, le Révérend pasteur Louis Mbadinga n'a pas eu d’autre choix que d'introduire une lettre de contestation, afin que l'inspecteur chargé de l'enquête soit remplacé, ce alors que le solde de tout compte et le service rendu de l’employé plaignant avaient déjà été calculés. « C’est du banditisme venant de la part d’un homme qui se dit au service de Dieu », dégaine, en colère, l’employé. N’empêche que les agents promettent d’aller au bout de la procédure contre le Révérend pasteur ; quitte à saisir le Tribunal du travail.