La route coupée dans le département de l'Ogoulou.
Par Wilfrid Kombe Nziengui
C'est à croire que les populations du département de l'Ogoulou à Mimongo se plaisent de leur propre malheur. Alors que le chômage bat son plein dans le département et le manque de routes continue de tuer les villages et les habitants, les populations de cette partie du pays, qui se plaignent également du manque de structures hospitalières, se sont livrées gratuitement à un concert de danse, le dimanche 17 avril courant, pour 5.000 Fcfa et au prix d'une canette de boisson à l'occasion de la commémoration en différé du 12 mars du Parti démocratique gabonais (PDG), formation politique au pouvoir.
Les gens ont été transportés de plusieurs villages du département, Dibandi, Moukabo, Diyanga, Yeno, Eteké... pour Mimongo, le chef-lieu départemental, où se tenait l'organisation en différé des 54 ans de vie du PDG. Pour une cannette de boisson, un tee-shirt à l'effigie du parti et un billet de 5 000 Fcfa, ces populations vulnérables ont, subitement, oublié toutes les années de souffrance vécues dans la boue, la précarité et le mensonge d'un système mythomane dont le rôle ne se limite qu'à détourner les deniers publics.
Contrairement aux dirigeants du Gabon, dans d'autres pays, le développement passe par la route. Mais pour le PDG et son régime autoritaire, précariser son peuple, le priver du minimum vital est devenu une normalité tant que cette façon d'agir lui servira à rendre les populations totalement dépendantes de lui. Ces manifestations, organisées à coût de plusieurs dizaines de millions de Fcfa, se passent, alors que tous les axes routiers sont impraticables. Depuis trois ans déjà, l'axe Mimongo-Lebamba est barré par des éboulements. Contrairement à Alain Simplice Boungoueres, député du deuxième siège du département de l'Ogoulou, lequel a contribué à l'ensoleillement de la route Yeno-Eteke, les autres cadres de cette contrée sont aux abonnés absents.
A un an de la présidentielle, on se demande sur la base de quels arguments sera porté le discours d'Ali Bongo Ondimba dans le département de l'Ogoulou, d'autant que, depuis 2009, les promesses de ce dernier n'ont jamais été réalisées jusqu'ici.
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