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Prorogation de l’état d’urgence : Le peuple est-il désormais pris en otage ?

IMG Le peuple a-t-il été fait prisonnier ?

En dépit des voix qui s’élèvent, pour s’opposer au maintien de l’état d’urgence, le gouvernement a décidé, lors du dernier Conseil des ministres, de sa prorogation pour quarante-cinq (45) jours supplémentaires.

 

Dans une tribune libre, publiée sur sa page Facebook, le 1er octobre dernier, Jean Valentin Leyama, ancien directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo Ondimba s’interroge : qui a intérêt à la prolongation de l'état d'urgence dit sanitaire ? L’ancien collaborateur du fils d’Omar Bongo Ondimba dénonce une hypocrisie généralisée, mieux une instrumentalisation de la contagion de la pandémie du Covid-19 à des fins purement politiques : « Le deuxième dessein est plus pernicieux en tant qu'il continue à restreindre les libertés publiques pour les forces opposées au régime. L'interdiction des rassemblements et des manifestations des forces réfractaires au régime permet au pouvoir de faire avaler la pilule des mesures impopulaires, anticonstitutionnelles et antidémocratiques ».

 

Et de poursuivre : « Dans les mois qui viennent, en prélude aux prochaines échéances politiques, l'état d'urgence dit sanitaire va permettre de faire passer plusieurs réformes dangereuses pour la démocratie, en s'appuyant, comme de coutume, sur une majorité parlementaire de godillots ». L’estocade est portée à l’endroit des personnes au pouvoir qui tentent de se servir de la propagation de la Covid-19, pour mener à loisir tous leurs plans de conservation du pouvoir.

 

Un jour avant, soit le 30 septembre 2020, l’Union nationale, parti politique de l’Opposition met lui aussi en garde le régime sur les dangers d’une éventuelle prorogation de l’état d’urgence, alors que plus rien ne justifie son maintien. Zacharie Myboto et les siens indiquent plutôt qu’une prorogation sera assimilée à un autre état d’urgence « que l’on n’ose pas nommer. Ce sera inacceptable en l’état actuel de la situation du pays ».

 

La pression est donc mise sur le gouvernement, pour mettre fin à des mesures restrictives de libertés devenues insupportables et suffocantes pour le peuple. Les yeux sont donc rivés vers le Conseil des ministres qui a lieu, le vendredi 02 octobre dernier. Il n’en sera rien. La Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, et son gouvernement décident plutôt de proroger l’état d’urgence pour quarante-cinq (45) jours supplémentaires. Comble du mépris et de la suffisance, aucune communication ne sera organisée par ce pouvoir, pour justifier cette décision impopulaire. Le peuple est-il désormais  pris en otage ?   Y a plus de doutes, puisque même la chambre haute du parlement (le Sénat) va adopter, le samedi 03 octobre, à l’unanimité la proposition de prorogation de l’état d’urgence sans avoir, elle aussi, à se préoccuper des conséquences néfastes sur l’économie et la vie des populations.

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