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Récurrence d’incidents sur la voie ferrée : La Setrag, la grosse arnaque !

IMG Une vue d'un déraillement de train sur la voie ferrée.

La multiplication des incidents sur la voie ferrée met en lumière les lacunes de la Setrag à honorer ses engagements en matière de travaux d’entretien de la voie ferrée.

 

Le dimanche 03 octobre dernier, les passagers de Setrag, qui attendaient de se faire embarquer dans le train, ont été surpris de l’annulation du voyage pour une date ultérieure. Raison de cette situation devenue habituelle, un déraillement de trains minéralier et marchandise, survenu dans la nuit du 03 au 04 octobre 2020. Bien avant ce jour, c’était un train passager qui tardait à être opérationnel en raison d’un court-circuit. Pire, le samedi 10 octobre écoulé, la Setrag, concessionnaire de la voie ferrée, a annoncé à nouveau l’interruption de la voie, en raison d’un autre incident survenu dans la zone de Ndjolé.

Entre-temps, Luiz Renato Lombardo Torres, jusqu’ici directeur général de la Setrag, jette l’éponge. Si le Brésilien évoque des raisons personnelles, l’opinion a vite perçu, à travers cette démission, le refus du directeur général d’assumer la responsabilité d’une catastrophe plus grave.

 

 

La réalité frappe désormais aux yeux

Construit depuis 1973, le Transgabonais ne répond plus. Son état est devenu de plus en plus alarmant. Pour tenter de sauver l’infrastructure, l’Etat gabonais et son partenaire, Setrag, décident d’un commun accord du Programme de remise à niveau des infrastructures ferroviaires. Ce vaste programme consiste à la réhabilitation du chemin de fer. Les entreprises Colas, Mika Service, Socoba sont choisies comme entreprises ayant à charge de mener les travaux sur les zones dites instables. Mais, rapidement, ces travaux, confiés aux différentes entreprises et chapeautés par la Setrag, ne sont pas réalisés au rythme souhaité. En mars 2020, l'Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), dirigée à l’époque par Karine Cécilia Arissani, tape du poing sur la table, pour ouvertement fustiger les insuffisances dans l’exécution du marché, alors que l’argent a été débloqué par l’Etat gabonais via le mécanisme de la TVA et du prêt de l’Agence française de développement (AFD).

La Setrag est, ouvertement, accusée par l’ancienne direction de l’ARTF d’avoir bâclé les procédures dans le choix des opérateurs et de ne pas associer l’Autorité de régularisation dans le suivi des travaux.

 

La Setrag fait plutôt dans du saupoudrage

 

Questions : pourquoi la Setrag jouit-elle d’un tel pouvoir ? Comment expliquer que cette société soit aussi bien l’entité en charge de l’exploitation que de la gestion des travaux de réhabilitation de la voie ferrée ? Pour avoir une réponse à ces interrogations, il faut aller visiter le contrat de concession qui lie l’Etat gabonais à la Setrag. Et là, on peut se rendre compte que ce contrat comporte une grossière énormité. En plus de son statut d’exploitant, la Setrag s’est vu attribuer le statut de maître d'ouvrage délégué. L’Etat gabonais s’étant contenté de la qualité d'observateur, son rôle se limite donc à réceptionner les rapports de la Setrag sur les travaux de réhabilitation de la voie. Pire, en sa qualité de maitre d'ouvrage délégué, la Setrag jouit donc du libre-arbitre en matière de travaux de conception et d’exécution, au gré de ses avantages.

 

Est-ce étonnant qu'en lieu et place d'un vrai chantier de réhabilitation du chemin de fer, la Setrag fait plutôt dans du saupoudrage, affichant son incapacité à tenir en bon état la seule voie ferrée dont dispose le Gabon ? Ceux qui ont signé un tel contrat de concession doivent aujourd’hui répondre. Aux dernières nouvelles, il se dit que Christian Magni, actuel directeur adjoint de la Setrag, serait en passe de récupérer le poste de directeur général. Le Gabonais, qui avait déjà assuré l’intérim après le limogeage de Patrick Claes, aurait été reçu, le vendredi 09 octobre dernier, par le ministre des Transports, Léon Armel Bounda Balonzi. La Setrag va-t-elle vers une nationalisation du poste ? Ce probable changement à la tête de la Setrag aura-t-il un impacte positif dans ce chaos généralisé ?

 

(Affaire à suivre)

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