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Réorientation des étudiants, conflit de compétence, abus d’autorité : Comment l’ANBG sème le désordre et la panique dans l’enseignement supérieur

IMG Plusieurs étudiants sont désormais déboussolés après les manoeuvres de l'ANBG.

Ce début d’année académique 2022-2023 connaît une crise inédite dans l’histoire de l’Enseignement Supérieur des dix dernières années au Gabon, consécutif à un conflit de compétence entre l’ANBG et le Secrétariat de l’Orientation Scolaire, Universitaire et Professionnel (SOSUP), deux institutions de l’Administration publique gabonaise qui, toutes les deux, engagent par leurs signature l’Etat gabonais.

 

Cette année donc, et comme les précédentes depuis la mise en œuvre de la réforme, le SOSUP a tenu ses assises immédiatement après la session 2022 du baccalauréat et a procédé à l’orientation des bacheliers dans différents domaines, parcours et spécialités au sein des établissements publics et privés, au Gabon, en Afrique et ailleurs dans le monde.

 

Si la plus grande part a été offerte aux établissements publics, l’Université Omar Bongo (UOB, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), l’Université des Sciences de la Santé (USS) et toutes les grandes écoles et les instituts, plusieurs bacheliers ont été orientés à l’étranger, et une infime partie dans les établissements privés du pays.

 

Dans la compréhension des Responsables d’établissements, des bacheliers et de leurs parents respectifs, l’avis définitif du SOSUP, dûment signé par le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur en sa qualité de Président de cette instance, fait autorité pour inscrire le bachelier dans le programme de formation indiqué sur ledit avis.

Les bacheliers se sont donc présentés dans leurs établissements respectifs d’orientation, où ils ont naturellement réglé toutes les formalités liées à leur scolarité (paiement des frais d’inscription administrative, de l’uniforme, des supports pédagogiques, etc.), où ils ont démarré les cours et passé des examens, depuis au moins deux mois dans certains établissements.

 

La confusion est arrivée depuis quelques semaines, avec des décisions aussi surprenantes qu’incompréhensibles de l’ANBG qui, au lieu de se contenter d’administrer le processus d’octroi de l’allocation d’études (bourse) aux ayants-droits conformément aux critères légaux, s’est lancée, elle aussi, dans l’orientation des bacheliers, remettant de facto  en cause l’orientation du SOSUP, l’objectif étant, d’après sa Directrice Générale, d’équilibrer la distribution des bacheliers au plus grands nombre d’établissements partenaires, face au constat que les établissements majeurs sont ceux qui ont attiré la grande majorité des bacheliers.

 

Ainsi, sans tenir compte ni du niveau, ni de la qualité des établissements, ni du traumatisme causé aux bacheliers qui ont démarré les cours dans l’établissement où ils ont été orientés par le SOSUP et, encore moins, du préjudice financier subi par les établissements spoliés, l’ANBG procède, d’autorité, à la réorientation des bacheliers, ce que les établissements privés appellent « débauchage ». De nombreux bacheliers ont apporté des témoignages de menaces qu’ils ont subi de la part d’agents de l’ANBG qui les ont appelés pour les contraindre de quitter l’établissement initial et rejoindre l’établissement que l’ANBG a donc choisi.

 

Au-delà de tous les arguments, sans doute compréhensibles de l’ANBG dans cette affaire, dont les parties prenantes auraient pu être épargnées, la question de fond est celle de savoir comment et pourquoi deux institutions publiques peuvent ainsi mettre à nu un conflit de compétence et de pouvoir.

 

A la fin du mois de décembre 2022, l’année académique 2022-2023 n’a pas encore démarré dans nombre d’universités et établissements publics, alors que la plupart des établissements privés ont débuté les cours autour du 12 octobre conformément aux orientations du Ministre de tutelle. La crise, très assumée, que provoque l’ANBG, n’est-elle pas, dans ce contexte, susceptible de mettre le feu dans un secteur de notre système d’enseignement supérieur réputé plus stable et plus calme ?

 

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