Un rapport assez exhaustif et d’une grande qualité. Les acteurs de la société civile libre réunis au sein du Réseau libre pour la bonne gouvernance (ROLBG) ont rendu public « une note d’information » sur toutes les violations des droits de l’homme faites au Gabon en lien avec la propagation de la pandémie du Covid-19.
Dans ce document de 30 pages, Georges Mpaga (président du Rolbg) et les siens, relèvent que trois mois après la déclaration du premier cas, la pandémie a pris une proportion inquiétante dans le pays. Conséquence, indiquent-ils, de l’incompétence du Copil, instance mise en place par le gouvernement dont la mission consistait à mettre en œuvre le plan de contingence contre le Covid-19 adopté par le gouvernement en mars dernier. La société note que 75 % des activités prévues par le plan de contingence n’ont pu être réalisées conformément au chronogramme.
Pire, poursuivent les OSC, les volets communautaires et préventifs ont été complètement délaissés au point que les populations se sont retrouvées complètement désarmées, incapables de briser la chaîne de contamination. Les principaux acteurs du terrain aguerris, relevant de la société civile, ont été muselés contraints à l’inaction. Et ce, malgré leur offre de collaboration. Le personnel de santé, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, reste gravement exposé, faute d’équipements de protection disponibles pour tous, soulignent les OSC. Avant de noter que de l’avis général, les membres du Copil, sous l’autorité du premier Ministre, ont fait montre d’irresponsabilité, de négligence et ont aussi exposé les populations à une contamination à grande échelle.
Y’a t-il eu des détournements de fonds ?
Pour la société civile, les résultats ne sont pas à la hauteur des ressources mises à la disposition du Copil par le trésor public. C’est pourquoi le Rolbg sollicite un audit pour vérifier qu’il n’a pas eu des détournements des fonds consacrés à la riposte. Sur le même aspect, les OSC déplorent l’opacité qui entoure la gestion des montants alloués par les organisations internationales (148 millions de USD octroyés par le FMI) et les autres dotation des entités sur le territoire national.
Au titre des recommandations, le Rolbg préconise entre autres, l’intensification de la prévention parmi les populations à risque, l’amélioration de la prise en charge curative des malades, la mise à disposition des traitements les plus adaptés, l’implication des spécialistes gabonais. Aux organisations internationales (ONU, UE), la société civile demande d’offrir un appui direct au plan de riposte communautaire et aux initiatives des OSC.
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