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SOS Prisonniers interdite d’accès à la prison centrale : L’organisation dénonce les persécutions de l’administration carcérale

IMG Le président SPG, Lionel Egonga ( à gauche), n'a plus accès à la prison centrale.

 

Son engagement pour l’amélioration des conditions carcérales des détenus et ses dénonciations  contre les traitements inhumains à la prison centrale de Libreville, lui valent désormais des persécutions de la part de l’administration de la prison. Au point  que l’organisation de  défense des droits des détenus vient d’être  interdite d’accès à Gros-Bouquet.

 

 

 

Communiqué de Presse en date du  samedi 26 Juin 2021

 

 

Le président de SOS Prisonnier Gabon interdit d’accès à la Prison Centrale de Libreville par l’administration pénitentiaire. SPG saisit la Ministre de la Justice, Chargée des Droits de l'Homme.

 

Vendredi 25 juin 2021, SOS Prisonniers Gabon (SPG) a saisi Madame la Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et chargée des Droits de l'Homme pour l'informer que le Directeur de la Prison Centrale de Libreville a interdit depuis samedi 19 juin au Président de SPG l'accès à la Prison Centrale de Libreville.

 

Dans ce même courrier, SOS Prisonniers Gabon a dénoncé les menaces dont a été victime l'étudiant  en  Philosophie mandaté par SPG pour dispenser des cours à la prison. Et pourtant  c'est le Directeur de la Prison Centrale qui avait validé le dossier de cet "enseignant" après l'avoir reçu et accompagné du service Social.

 

Ce dernier, sous la contrainte de l’administration pénitentiaire a pondu un courrier, afin de discréditer le Président de SOS Prisonniers Gabon. Le jeune philosophe a aussi été empêché de continuer ses cours.

 

Pourquoi un tel acharnement ? Qu'est-ce que l'administration pénitentiaire nous reproche concrètement?

 

Depuis quelque temps, nous sommes victimes des persécutions sans cesse de la part de certains responsables de cette administration, et notamment du Directeur  de la Prison  Centrale et de l'Inspecteur Général.

 

La première affaire qui n’a visiblement pas été au goût des autorités pénitentiaires est le courrier adressé  à Madame la Ministre de la Justice, en date du 31 mai 2021, reçu à  son cabinet le 1er juin.

 

SPG avait adressé une correspondance, dans laquelle l’ONG dénonçait: "le traitement dégradant et humiliant de trois femmes incarcérées, qui ont vu leurs cheveux être rasés par des agents de la sécurité pénitentiaire."

 

Suite à cela, j’ai moi-même - en tant que le Président de SPG - été convoqué le 07 juin au bureau du Directeur de la Prison Centrale de Libreville (DPCL), le Colonel Télesphore Ngoussi, en présence de l'inspecteur Général, le Général Paul Mitomba, et de son Directeur de Cabinet, le Colonel Mbeng Owono Aristide.

 

Ces derniers m'ont dit qu'ils étaient fâchés par rapport au courrier que j'avais adressé à la Garde de Sceaux sur la situation des femmes rasées, d'autant plus que les articles de presse ont parlé abondamment de la dénonciation de SPG sur le traitement attentatoire à  la dignité de ces femmes.

 

Ils m’ont donné l’ordre de faire un contre communiqué et d’adresser un nouveau courrier à la Ministre de la Justice, dans lequel je devais me dédire et révéler également les noms de mes sources. Faute d'obéir, selon eux, je serais interdit d'accéder à nouveau à la Prison Centrale de Libreville (PCL) et je m'exposerais à une arrestation.

 

SPG a également rappelé, dans son courrier à Madame la Ministre, que “sachant bel et bien que lesdites femmes ont été rasées, faire un contre communiqué serait une mission suicidaire” pour moi et pour l'ONG dont j'ai la charge.

 

SPG a ainsi informé Madame la Ministre que, depuis le 19 juin dernier, le Président de SPG a interdiction d'accéder à la Prison Centrale de Libreville sur ordre du Directeur de la Prison Centrale.  Son seul crime est d'avoir dénoncé les violations des droits humains en milieu carcéral.

 

Fort de ce qui précède, SPG a demandé à Madame la Ministre de bien vouloir instruire l'administration pénitentiaire de lever cette mesure inique d’interdiction d’entrée à la prison qui ne repose sur aucune base légale, et par conséquent de cesser toute manœuvre d'intimidation sur l’ONG, d'arrêter de nous demander les identités de nos sources, car SPG ne fait pas dans la délation et ne va jamais donner le nom, même pas le prénom de l'une de ses sources.

 

Le Gabon ne doit pas faire exception dans le respect des Droits Humains. Rappelons que le respect des Droits de l’Homme est aussi un prérequis dans de nombreux partenariats internationaux - et pour rappeler l’actualité, dans l’entrée du Gabon au Commonwealth.

Des ONGs de défense des droits des prisonniers existent dans la plupart des pays.

 

Au Gabon, cessons les menaces et intimidations archaïques.

 

Le pire dans tout cela, c’est que l’interdiction du Président de SPG d’accès à la prison est vraiment dommageable pour les détenus; il n' y a que les tortionnaires qui peuvent s'en réjouir.

 

Car, depuis sa création en décembre 2020, SOS Prisonniers Gabon a aidé et soulagé de nombreux détenus au quotidien avec ses dons, ses communiqués sur le sort des détenus, et son soutien aux démarches administratives de ces derniers. Il y a même eu plusieurs libérations de personnes qui étaient en détention abusive.

 

SPG souhaite entretenir des rapports cordiaux avec les autorités pénitentiaires, dans un partenariat égalitaire et agir en toute indépendance, chacun étant dans son rôle. Car notre seule volonté est de faire notre travail de défenseur des droits humains en milieu carcéral.

 

SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des Droits Humains en milieu carcéral.

 

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