La Covid-19 est venue mettre à nu les dysfonctionnements constatés depuis des années dans le système sanitaire gabonais. Fatigués d’attendre une hypothétique amélioration, les médecins réunis au sein du Symefoga (Syndicat des médecins fonctionnaires gabonais) interpellent l’exécutif pour une solution immédiate.
Par le biais d’un communiqué de presse en date du 3 mars dernier, les médecins gabonais, réunis au sein du Symefoga, ont présenté les manquements constatés au sein des structures hospitalières dites de référence dans le pays. Lesdites structures manquent presque de tout.
La situation devient tendue dans les hôpitaux, surtout avec la mort de deux médecins du fait d’une contamination à la Covid-19. Le Symefoga par la voix de son président, le Dr Adrien Mougougou indique : « nous n’avons cessé d’attirer l’attention sur la gravité de la pandémie, mais surtout la vétusté de nos plateaux techniques laissés à l’abandon par les gouvernants que vous êtes (…) comment comprendre que les deux centrales de production d’oxygène aient été laissées en l’état (seuls 3 modules sur 8 nécessaires sont fonctionnels) ».
Autre situation dénoncée, la non prise en compte du personnel soignant dans le paiement de l’indemnité Covid, alors qu’il est le plus exposé et impliqué dans le combat contre cette pandémie. Le CHUL accuse de sérieux problèmes structurels et fonctionnels dénonce le Symefoga. Sinon « comment comprendre que le CHUL soit aujourd’hui non pas la vitrine de l’offre de soins, mais plutôt, la vitrine de l’agonie de notre système de santé ? ».
La déclaration des médecins va immédiatement susciter la réaction du Dr Marie-Thérèse Vane, la directrice générale du Chul. Pour cette dernière, la structure qu’elle dirige ne rencontre pas de difficultés dans le paiement des primes. Pour elle, il s’agit juste d’une réorganisation des priorités : « Nous avons revu la hiérarchie des priorités face à ce qui nous arrive (la pandémie de la Covid-19 Ndlr). Dans sa déclaration, Vané va quasiment balayer d’un revers de la main les dénonciations portées par les syndicats. Mais tout le monde a vite compris que la première responsable du Chul, sur la défensive, s’inscrit dans une sorte de fuite avant visant à masquer une réalité connue de tous.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires