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Société

(Tribune libre) « À quand la levée de la mesure d'interdiction des visites dans les prisons du Gabon ? »

IMG La prison centrale de Libreville.

(*) Par Lionel Ella Engonga

 

 

Depuis le mois de mars 2020 suite à la batterie des mesures  prises par le gouvernement  afin de lutter contre  la propagation du Covid-19 dans notre pays, les autorités gabonaises  avaient gelé les visites des proches, et même des avocats dans l'ensemble des prisons du Gabon. Huit (8) mois après, cette mesure est toujours appliquée. Cela constitue une atteinte au droit des détenus. Selon le droit international, chaque prisonnier a droit au moins à trois (3) visites par semaine. La crise sanitaire ne peut justifier qu'on continue à torpiller ce droit indéfiniment !

 

 

Depuis plus de 8 mois, les mineurs incarcérés dans nos prisons n'ont pas pu voir un seul membre de leur  famille... Ces pères  et mères de familles de détenus n'ont pu voir leurs proches depuis 8 mois. Même les avocats sont privés de visite. Je m'étonne d’ailleurs de ce silence assourdissant du barreau du Gabon, alors que cette interdiction constitue également une entrave au libre exercice de leur  travail.

 

 

Tout cela est illogique, sinon comment expliquer que les matons  sont autorisés à faire des allers-retours à la prison... et pas les avocats? Pourquoi les détenus sont  extraits chaque jour  pour aller au tribunal  et interdire  les visites des proches à la prison ?

 

 

Au regard de la situation globale épidémiologique dans notre pays: Tests réalisés : 297443, cas testés positifs :9191, cas actif :95 cas guéris : 9037,  décès: 59 ( chiffres communiqué par le COPIL  vendredi 27 novembre 2020).  La mesure de l'interdiction de visite ne peut plus demeurer. Même dans les pays où le coronavirus fait des milliers de morts, une telle interdiction de visite n’a pas lieu !

 

Il est vrai que, qu’en dépit de cette interdiction les familles ravitaillent toujours leurs parents détenus à travers les dépôts de colis, mais cela n'est pas identique à la présence physique d'un parent qui vient rendre visite à son proche incarcéré. La mesure prise était d'empêcher les contacts physiques entre personnes potentiellement exposées (parents et amis) et les personnes potentiellement moins exposées (détenus en confinement forcé).

 

A la limite, on peut autoriser deux jours de visite par semaine  (mardi et dimanche )  au lieu de 3 jours (mardi jeudi et dimanche) comme auparavant.  En ces lieux se trouvent des hommes et femmes, pères, mères et enfants ou même grands-parents et amis, qui ont le droit de bénéficier de la chaleur familiale et amicale, seul moyen pour eux d'oublier l'enfer du milieu carcéral. 

 

 

En ces lieux viennent des parents qui ont besoin de voir leurs enfants lors de ces visites pour ne pas couper le lien. Cette interdiction de visite semble être une double peine pour les détenus et un châtiment  pour leurs familles. Il est temps de lever cette mesure tout en faisant respecter les gestes barrières, comme c'est le cas dans tous  les services et tous les lieux publics. Ces personnes détenues sont aussi des Humains qui ont besoin de vivre.

 

(*) Juriste

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