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Politique

Tribune Libre : De la vraie opposition à la présidentielle de 2023

IMG (*) Guy Fernand Tonda

 

Dans la constance de l’inconstance, l’opposition gabonaise inquiète. Une inquiétude fondée sur les signes de faiblesse d’autant plus qu’elle va à la bataille en ordre dispersé et avec plusieurs candidats. En effet, l’opposition gabonaise a montré que certains leaders politiques tels que Pierre Mamboundou Mamboundou, Pierre-Louis Agondjo-Okawe, Simon Oyono Aba’a, Léon Mbou Yembi, Jules-Aristide Bourdes-Ogouliguende, Christian Serge Maroga, Germain Mba, Dieudonné Pascal Ndouna Okogo, dit Ndouna Depenaud, Djoue Dabany et bien d’autres étaient des acteurs politiques engagés dans des luttes de libération. Des luttes de libération animées par le y en a mare, l’esprit du changement et la volonté de faire tomber le pouvoir. Un pouvoir fragile à côté d’une Opposition bien organisée : mais ça, c’était l’Opposition d’une autre époque.

 

Le peuple se cherche et recherche une vraie opposition. Une opposition capable de taire les contradictions, de traiter les litiges et de laver le linge sale en famille. Une opposition qui surpasse les rivalités, accorde les violons, harmonise les activités et fixe le cap vers un projet commun. Une opposition qui fait l’unanimité, donne des sueurs froides et secoue la doctrine Bongo Ondimba-PDG. L’opposition ne joue pas bien son rôle et se bat pour la cause du ventre. Elle se détourne de ses missions, abandonne ses priorités et trompe le peuple. Elle est sans repère, se disperse et se perd dans sa vision.

 

Conduire le peuple vers la présidentielle de 2023

 

Les acteurs de l’opposition sont intelligents et regroupés autour d’intellectuels et des hommes d’Etat. Cette dynamique inspire confiance, mais cela ne suffit pas pour une opposition qui veut conquérir le pouvoir suprême. Il faut de grandes stratégies, de grandes manœuvres et de grandes idées. Il faut préparer le peuple, apprêter les forces, organiser les généralités, régler les détails et instruire les Etats-Majors aux tâches décisives, afin de conduire le peuple vers la présidentielle de 2023. Elle doit construire les tactiques, les techniques, la carte qui gagne, le plan B et définir les obstacles, la dangerosité ou les risques de terrain. Les Etats-Majors doivent peaufiner ou réviser les stratégies de ratissage.

 

L’opposition est moins engagée, moins combative et moins active. Elle s’active sur des intérêts autre que ce que le peuple réclame. C’est une opposition qui se déchire et se divise au profit du pouvoir. Une opposition qui fait dans l’amateurisme, les rivalités, les malentendus et les incompréhensions. Certains opposants sont achetables au point de tuer la volonté qui anime les uns et les autres. La rivalité se construit à cause des postes ou des espèces sonnantes et trébuchantes : cette corruption divise l’opposition, disperse les leaders, tue les alliances et affaiblit le militantisme de l’opposition. Certains opposants cassent la dynamique lors des élections générales.

 

Travailler le terrain pour une élection transparente et apaisée

 

Les corrompus glissent facilement vers les fonctions prestigieuses. Cette situation désarme les vrais opposants et décourage le peuple. L’opposition gabonaise n’a plus cette odeur de sainteté à l’exception de quelques-uns. Une opposition qui boycotte la conduite à tenir à la veille de l’élection présidentielle. Une opposition qui agit et s’active pour les intérêts. La confusion qui règne à la veille d’une élection profite au pouvoir. Un profit qui permet aux profito-situationnistes, aux grands barons du PDG et aux Bongo Ondimba. Le contexte politique de 2023 désigne l’élection présidentielle. Face à cet événement, l’opposition se doit de travailler le terrain pour une élection transparente et apaisée.

 

La préoccupation du peuple gabonais est celle de chasser la famille Bongo Ondimba du pouvoir. Un pouvoir qu’elle confisque depuis 1967. Le peuple n’a pas de choix, si ce n’est de composer avec l’opposition. Une opposition ayant pour atouts : la détermination, la conviction, l’optimisme, le sacrifice et la bénédiction de Dieu. Ne peut libérer le Gabon, en 2023, que le peuple gabonais lui-même. Un peuple qui doit faire preuve de sagesse, d’efficacité, de courage, de vigilance et de motivation. Nous sommes en 2021, et 2021 marque la course à l’élection présidentielle. L’opposition le sait, le peuple aussi le sait : c’est la course contre la montre.

 

Le candidat capable de fédérer tout le monde et de prendre le pouvoir en 2023

 

L’opposition doit se réorganiser. Le candidat de l’opposition n’est pas forcément un homme extraordinaire. Il peut venir de n’importe quel milieu. Le plus important, c’est que l’opposition exerce l’alternance et l’anime au profit des populations. L’opposition doit grandir et faire preuve de maturité politique. Une maturité qui doit l’amener à composer avec un même et unique candidat. Non pas forcément le candidat des riches ou des pauvres, mais le candidat capable de fédérer tout le monde et de prendre le pouvoir en 2023. Ce rêve n’est possible que par la voix du peuple. Les Etats-Majors doivent se mobiliser, convaincre et travailler le terrain.

 

 

(*) Diplômé de l’Ecole normale supérieure de Libreville (ENS)

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