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Politique

Tribune libre : « Le 27 août 2016, les Gabonais ont rejeté le système monarchique… et opté pour la démocratie »

IMG Vincent Moulengui Boukossou

(*) Par Vincent Moulengui Boukossou

La Constitution gabonaise stipule en son article 9 que le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Le monde entier sait que c’est Jean Ping qui a obtenu plus de 65 % des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Tout naturellement, c’est Jean Ping qui doit être déclaré élu.

Cette même Constitution dispose en son article 2 que le Gabon est une République dont le principe est « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». C’est conformément à ce principe que le peuple gabonais a délégué son pouvoir, le 27 août 2016, à un Gabonais, Jean Ping, pour présider aux destinées du Gabon. C’est donc Jean Ping qui doit occuper la fonction de Président de la République gabonaise.

Pourquoi Jean Ping, qui a reçu l’onction populaire, se trouve-t-il, aujourd’hui, écarté de la direction du pays par la volonté des ennemis du Gabon exprimée par la décision inique des neuf Gabonaises et Gabonais, qui siègent à la Cour constitutionnelle ? Pourquoi une petite poignée de compatriotes ont-ils pris la responsabilité de faire massacrer des centaines de leurs semblables aux mains nues, qui ne faisaient qu’exprimer leur colère à la suite de la forfaiture de la Cour constitutionnelle ?

 

Un sage de l’époque de Jésus-Christ, Paul, avait averti ainsi qu’il suit : « Sache que dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les Hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force » (2 Timothée 3 :1-5). Dieu ici représente la vérité, la justice et le droit. Est-ce l’accomplissement de cette prophétie ?

 

« Il n’y a rien de nouveau  sous le soleil » 

En glanant quelques noms dans le champ de l’histoire ancienne ou celle du monde contemporain, nous constatons qu’« il n’y a rien de nouveau sous le soleil », ainsi que le déclare Salomon dans le Livre de l’Ecclésiaste (1 : 9). En effet, depuis le pharaon d’Egypte, au temps de la libération du peuple d’Israël, ou depuis Jules César dans l’Empire romain, en passant par Adolf Hitler (Parangon de l'idéologie du nazisme et homme d’Etat allemand ayant instauré la dictature du Troisième Reich en Allemagne, de 1933 à son suicide en 1945 à la fin de la Seconde Guerre mondiale), Fulgencio Batista (Militaire et ancien président de Cuba dont le régime dictatorial avait précipité l'avènement de la Révolution cubaine), Nicolae Ceausescu (Président de la République roumaine dont la politique est profondément marquée par le népotisme, la dictature et le culte de la personnalité. Arrivé au pouvoir en 1974, il est renversé et exécuté avec son épouse en 1989) Ferdinand Edralin Marcos, (Président des Philippines du 30 décembre 1965 au 25 février 1986 dont le régime sombre dans le népotisme, la corruption, les détournements de fonds et la mauvaise gestion de ses proches qu’il emploie aux postes-clés de son gouvernement), Pol Pot (Idéologue de la machine à tuer des Khmers rouges dont le régime ultra-maoïste plongea le Cambodge dans l'horreur entre 1975 et 1979), François Duvalier (Président à vie de la République d'Haïti de 1957 à 1971. Son pouvoir dictatorial le fait connaître sur la scène internationale), Idi Amin Dada (Militaire et homme d'Etat ougandais qui va exercer un pouvoir absolu sur le pays entre le 25 janvier 1971 et le 11 avril 1979, en tant que président à vie), Joseph-Désiré Mobutu (En s’emparant du pouvoir en 1965 par un coup d’Etat, il va diriger d’une main de fer le Zaïre, ex-Congo Belge, devenu RDC durant près de 32 ans, jusqu’en 1997, pour fuir l’offensive d’une rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila et décéder quelques mois plus tard en exil au Maroc) jusqu’à tous ceux qui sont encore au pouvoir, aujourd’hui, le comportement des dictateurs a été, est et sera toujours le même.

A ce sujet, Paul Valéry constate qu’« ils absorbent toutes les valeurs dans les leurs, réduisent aux leurs toutes les vues, se chargent par la parole du bonheur de leur peuple, se chargent de l’ordre, de l’avenir, de la puissance et du prestige du corps national et réduisent les autres individus à la condition des instruments ou de matière à leur action ». Pour ce faire, « ils s’appuient sur l’armée, les milices, les institutions mises à leur solde et sur la majorité silencieuse. Avec ces instruments, ils accaparent la plénitude du pouvoir, prohibent les partis et les syndicats gênants, octroient des privilèges à une caste, n’hésitent pas à massacrer leur peuple et confondent les biens personnels à ceux de l’État ».

« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel »

Le constat final, nous apprend le Livre de l’Ecclésiaste (3 :1-8), est qu’« il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel : un temps pour naître et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir, un temps pour démolir et un temps pour construire ; un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser ; un temps pour lancer des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s'éloigner des embrassades ; un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour garder et un temps pour jeter ; un temps pour déchirer et un temps pour coudre, un temps pour se taire et un temps pour parler ; un temps pour aimer et un temps pour détester, un temps pour la guerre et un temps pour la paix ». Tous ces dictateurs ont été amenés à subir le même sort : leur disparition tragique accompagnée de la déshérence de leur descendance, de l’extinction de leur patronyme, de la destruction de leurs œuvres et de la perte de leurs biens matériels.

Si « tout est vanité » ici-bas, comme l’affirme le Livre de l’Ecclésiaste, alors quel avantage revient-il à l’homme de persister dans des avanies qui détruisent en même temps les bourreaux et leurs victimes ? N’est-il pas humain, rationnel, raisonnable et responsable de nous orienter vers la culture des valeurs d’une République, d’un Etat de droit et d’une Nation plutôt que de persister dans des comportements qui nous éloignent tous du meilleur vivre-ensemble ?

Construisons la démocratie en respectant les règles

Construire une République, c’est imprimer dans la conscience collective des Gabonais le respect de notre parole, de nos écrits, notamment de la loi fondamentale. Si la dictature et l’anarchie menacent la quiétude des dirigeants et des gouvernés, en installant le chaos, à cause des inégalités qu’ils engendrent, alors construisons la démocratie en respectant les règles dont nous nous sommes dotées. Cela a l’avantage de niveler la société, en ne lésant personne, et de faire du Gabon un havre de paix, dont il s’est prévalu, il y a quelques années.

La politique n’est pas une affaire de domination, ni de vengeance des uns contre les autres, mais plutôt une volonté de vivre ensemble dans la concorde et la résolution des contradictions par des instruments de droit que nous nous sommes forgés.

La construction de l’Etat de droit consiste à bâtir une éthique du bien commun, une culture civique et une nouvelle citoyenneté, qui renforcent les valeurs et les comportements de tous. Il s’agit de susciter l’exemplarité de ceux qui sont investis de l’autorité publique, afin que ceux-ci respectent et fassent respecter les règles que nous nous sommes fixées dans tous les domaines de la vie de la Nation. Est-ce le cas aujourd’hui ? Non !

 

La consolidation de la Nation gabonaise consiste à ne pas opposer les provinces, les ethnies, les familles ou les religions entre elles. Il s’agit de construire l’unité nationale, en luttant contre le régionalisme ; ce qui n’a pas été le cas avec l’attribution arbitraire de 99,93 % des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016, au profit du ressortissant du Haut-Ogooué, ou l’annulation de vingt-et-un (21) bureaux de vote dans le deuxième arrondissement de Libreville, au détriment du ressortissant de l’Estuaire, sans reprise de l’élection, comme le stipule la loi électorale.

 

Le 27 août 2016, les Gabonais ont rejeté le système monarchique vers lequel on veut les entraîner. Ils ont opté pour la démocratie. Le combat de tous les Gabonais de tous bords politique, aujourd’hui, est d’imposer que la vérité des urnes triomphe dans toute élection, en commençant par la restitution à Jean Ping de sa victoire de la présidentielle du 27 août 2016. La déclaration de la vacance du siège de Président de la République s’impose maintenant. Ce n’est que par cette voie de sagesse que le Gabon sera un Etat de droit pour son bien et son développement intégral. Ainsi notre pays retrouvera-t-il sa dignité bafouée. Les arrangements d’arrière-boutique ne feront qu’engager le Gabon dans le chaos qui fera la part belle aux ennemis du Gabon.

 

(*) Membre de la Coalition pour la Nouvelle République

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1 Commentaires

Primael salizoner - Dec 03, 11:08

Tout est dit. Destitution, gouvernement de transition par Jean Ping et toute la classe politique, remise à plat des institutions, référendum pour une nouvelle constitution et enfin élections générales (présidentielle, municipales et parlementaire ). Tout ceci pour les 3 années qui reste.


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